
Fil d'Ariane
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi, appelle depuis Damas la communauté internationale à soutenir la Syrie pour accélérer la reconstruction du pays et permettre à davantage de réfugiés de rentrer chez eux, quatorze ans après le déclenchement de la guerre.
Des familles syriennes au poste frontière de Cilvegozu, près d'Antakya, dans le sud de la Turquie, le 10 décembre 2024.
"Je suis ici pour lancer un appel à la communauté internationale afin qu'elle apporte davantage d'aide et de soutien au gouvernement syrien dans ce grand défi qu'est la reprise du pays", dit Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies au réfugiés, à des journalistes en marge de sa visite dans la capitale syrienne Damas.
Plus de deux millions de réfugiés et déplacés internes sont rentrés chez eux en Syrie depuis la chute début décembre de Bachar al-Assad, avait précisé le responsable onusien la veille. "Parmi eux, environ 1,5 million de déplacés internes sont retournés dans leurs foyers, et 600 000 -un chiffre significatif- sont des Syriens réfugiés dans des pays voisins comme le Liban, la Jordanie, la Turquie et d'autres, qui sont rentrés au pays", a-t-il ajouté.
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D'après ce responsable, ce chiffre "reste une fraction du nombre total de réfugiés et déplacés syriens, mais il est en soi significatif". Après 14 ans de guerre civile et la chute d'Assad en décembre 2024, les premiers mois de l'année ont vu un nombre croissant de Syriens retourner chez eux.
Combien de retours au pays sont prévus ?
- Selon le HCR, d'ici à la fin 2025, ce sont jusqu'à 1,5 million de Syriens venant de l'étranger et deux millions de déplacés internes qui pourraient retourner dans leurs foyers.
- Malgré les retours, 13,5 millions de Syriens restent réfugiés en dehors du pays, ou déplacés internes.
- Les nouvelles autorités ont hérité d'un pays à l'économie exsangue, aux infrastructures détruites, où la majorité des citoyens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.
- Elles comptent sur le soutien des pays du Golfe et occidentaux pour lancer la reconstruction, après la levée des sanctions imposées au précédent pouvoir par l'Union européenne et les Etats-Unis.
- L'ONU en estime le coût à plus de 400 milliards de dollars.