Fil d'Ariane
Après une nuit de bombardement, voici venu le temps de la bataille de l'image. À ce petit jeu, le régime syrien ne se laisse pas impressionner: Bachar el Assad se met en scène allant au travail comme si de rien n'était, le succès des frappes est minimisé, images à l'appui d'une base aérienne restée intacte. Officiels russes et syriens parlent de 70 missiles interceptés sur la centaine tirée.
Au lendemain des frappes, le champ de bataille s'est déplacé à New York. Une énième réunion du Conseil de sécurité s'est tenue en urgence. Moscou a cherché, sans succès, à condamner les frappes occidentales par une résolution. Très vite, le ton est monté :
Aujourd'hui est un triste jour pour le monde, pour l'ONU, dont la charte a été grossièrement piétinée, pour le Conseil de sécurité qui a échoué dans ses responsabilités. Nous voulons croire qu'il n'y aura pas pire journée qu'aujourd'hui.
Vassily Nebenzya, ambassadeur russe aux Nations unies
Une passe d'arme avec l'ambassadrice américaine s'en suit : Nikki Haley réaffirme le respect du droit par son pays et ses alliés et menace à nouveau :
J'ai parlé avec le président ce matin, et il a dit que si le régime syrien utilisait a nouveau des gazs toxiques, les Etats-Unis seraient prêts à dégainer.
Nikki Haley, ambassadrice américaine à l'ONU
France, États-unis et Royaume-Uni attaquent maintenant avec un projet de résolution. Enquête indépendante sur les armes chimiques, cessez-le-feu durable, négociations entre les partis : les discussions autour du texte rédigé par Paris doivent débuter lundi 16 avril.