Syrie : plus de 100 morts dans des combats entre Kurdes et proturcs

Les affrontements dans le nord de la Syrie ont fait au moins 101 morts vendredi 3 et samedi 4 janvier 2025, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les factions armées soutenues par la Turquie cherchent à repousser les Forces démocratiques syriennes (FDS), dans un contexte de tensions accrues après la chute du régime Assad.

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Membre des nouvelles forces de sécurité

Un membre des nouvelles forces de sécurité tire dans le ciel pour montrer sa force lors d'une opération visant à arrêter des hommes soupçonnés de faire partie de milices ou de soldats loyalistes du président déchu Bachar Assad à Homs, en Syrie, le vendredi 3 janvier 2025.

AP Photo/Leo Correa
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Plus de 100 combattants ont été tués ces deux derniers jours dans les affrontements dans le nord de la Syrie entre factions armées soutenues par la Turquie et forces kurdes syriennes, a indiqué dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Depuis vendredi soir, les combats dans des villages aux alentours de la ville de Manbij ont fait 101 morts, 85 membres des factions syriennes proturques et 16 des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Dans un communiqué, les FDS ont affirmé avoir repoussé "toutes les attaques des mercenaires de la Turquie appuyés par les drones et l'aviation turcs".

(Re)voir Syrie : quel avenir pour le pays ?

Les factions proturques ont repris leurs attaques contre les FDS, au moment même où des groupes rebelles islamistes lançaient le 27 novembre leur offensive contre les forces du président Bachar al-Assad, chassé du pouvoir onze jours plus tard.

Elles ont pris aux FDS les villes de Manbij et Tal Rifaat, dans le nord de la province d'Alep. Et les combats continuent depuis avec de lourds bilans humains.

Selon Rami Abdel Rahmane, l'objectif des proturcs est de prendre ensuite les villes de Kobani et Tabaqa, puis celle de Raqqa et au final chasser les FDS des territoires sous leur contrôle.

Tensions autour des FDS et recomposition du pouvoir après la chute d’Assad

Les FDS contrôlent de vastes zones du Nord-Est et une partie de la province de Deir Ezzor (est), où les Kurdes ont installé une administration autonome après le retrait des forces du pouvoir au début de la guerre civile en Syrie en 2011. 

La Turquie voisine considère les FDS comme une extension de son ennemi juré, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc). Et son armée cible régulièrement les combattants kurdes en Syrie et en Irak voisin.

Le nouveau dirigeant syrien, chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Ahmad al-Chareh, a affirmé que les FDS devraient être intégrées à la future armée syrienne.

Le groupe HTS a dirigé la coalition des groupes rebelles qui a annoncé le 8 décembre, après son entrée à Damas, la chute du pouvoir Assad qui a fui à Moscou. Cette coalition contrôle la grande partie du pays.