Fil d'Ariane
En seulement quelques jours, l’armée syrienne a perdu beaucoup de terrain. Après Alep, c’est au tour de Hama, ville stratégique située à 200 kilomètres de Damas, puis de Damas, de tomber aux mains des rebelles. Mais qui sont ces djihadistes qui ont fait chuter Bachar el-Assad ?
Des combattants de l'opposition syrienne se tiennent au-dessus d'un véhicule blindé militaire saisi à la périphérie de Hama, en Syrie, mardi 3 décembre 2024.
HTS contraction de Hayat Tahrir al-Shampour, est le principal groupe qui se cache derrière le terme rebelle. « L’organisation de Libération du Levant » est dirigée par Abou Mohammed al-Joulani, de son vrai nom, Ahmed al-Chareh l’ancienne tête pensante du Front Al-Nosra. Fondée en 2011 et considérée comme terroriste par Washington, Al Nosra était anciennement le bras armé d’Al-Qaïda en Syrie. Cependant depuis 2016 et sa dissolution, le groupe agit indépendamment des volontés d’Al-Qaïda. Un an plus tard, en 2017, Abou Mohammed al-Joulani fonde l’organisation HTS.
Rigoristes, les rebelles de HTS sont des djihadistes qui diffèrent des membres d’Al-Qaïda ou de l’État islamique. Leur « djihad », se limite à la dimension locale, en l’occurrence la Syrie et non à l’international. Nombre de leurs membres ont par ailleurs été des prisonniers de l’État islamique. En 2018, le HTS comptait entre 12 000 et 15 000 membres selon le Centre d’études stratégiques et internationales, un institut de recherche américain.
Basé dans la région d’Idleb, dans le nord de la Syrie, HTS se développe depuis 2017, et ne cesse de grandir, tant au niveau du nombre de ses membres, que sur son influence. Avec sa police, son administration, son programme de santé, le HTS et la région d’Idleb fonctionne comme un mini-État.
Cependant, si leur offensive lancée le 27 novembre dernier est la plus réussie depuis le début du conflit en 2011, c’est bien parce qu’ils ne sont plus seuls à combattre. Pour faire tomber Bachar al-Assad, de nombreux rebelles, hostiles au régime mais plus modérés, ont rejoint leurs rangs. Enfin, il y a l’armée nationale syrienne. Anciennement armée syrienne libre, le mouvement qui s’était formé en 2011 avait perdu beaucoup de forces à la suite du soutien de régimes étrangers (Iran et Russie) envers Bachar el-Assad. Nombre de ses membres, marchent aujourd’hui au côté du HTS, en direction de Damas.