Nouvelle génération de combattants Qui est le cheikh Ali Abou Mohammad, de son vrai nom Aliaskhab Kebekov ? Il appartiendrait à une nouvelle génération de combattants "plus islamiste que nationaliste, et anticoloniale" selon Jean-François Ratelle, de l'Université George Washington. Sur le site de
l'Express, le chercheur précise : "Kebekov, 42 ans, est un Avar, le principal groupe ethnique de la mosaïque de peuples qu'est le Daguestan. Il n'est entré dans la rébellion qu'en 2009 et, à la différence d'Oumarov (son prédécesseur, tué en mars dernier par les Services de Sécurité Russes (FSB), ndlr), il n'a donc pas participé aux guerres de Tchétchénie [1994 - 1996 et 1999 - 2009]. Il fait partie de cette génération qui s'est laissée séduire par le salafisme et le djihad en réaction à la brutalité des forces russes". Dans son discours, le président Vladimir Poutine a évoqué ces violences à Grozny. Après une énième diatribe contre les Occidentaux qui, selon lui, veulent "freiner" la Russie, le chef du Kremlin a évoqué les affrontements à Grozny :
"Nous nous rappelons très bien ceux qui soutenaient chez nous le séparatisme, et même la terreur directe, et nommaient “rebelles”, ceux qui avaient du sang jusqu’au coude en les recevant au plus haut niveau. Aujourd’hui ces rebelles se sont montrés en Tchétchénie." Ce bain de sang ranime la crainte d'un nouveau cycle de violences dans la région avec ses lots d'attentats et ses inévitables représailles. Cette attaque, particulièrement sanglante, intervient deux mois après la mort de cinq policiers à Grozny. Pour Ramzan Kadyrov, le président, il s'agit indiscutablement d'un revers, sinon d'un avertissement. Comme elles semblent loin ces aimables campagnes de communication où Gérard Depardieu, bombardé citoyen d'honneur de la République tchétchène, déclarait avec force : "Je veux faire comprendre comment un homme a réussi à relever cette ville des décombres en l'espace de cinq ans. Je suis sûr que les gens qui vivent ici sont heureux. Pour chanter et danser comme le font les Tchétchènes, il faut être véritablement heureux". C'était en février 2013. Déjà une autre époque.