Fil d'Ariane
Il pourrait réaliser le plus grand exploit masculin de l’ère Open lors de la finale ce dimanche 12 septembre 2021 contre Daniil Medvedev. "Je vais y mettre mon cœur, mon âme, mon corps et ma tête. Je vais le jouer comme si c'était le dernier de ma carrière", a promis le numéro 1 mondial, qui peut entrer dans le club très fermé des cinq joueurs et joueuses à avoir remporté l'Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open la même année.
Rod Laver est le dernier tennisman a avoir réussi cet exploit. C’était en 1969, il a même réalisé cette performance une première fois en 1962, après le pionnier américain Don Budge en 1938. Chez les dames, Steffi Graf est la dernière à l'avoir réalisée, en 1988, bien après Margaret Court (1970) et Maureen Connoly (1953).
"Sur le plan statistique comme celui du tennis pur, il est le plus grand", a tranché Alexander Zverev, alors que le débat reste vif dans le microcosme du tennis. "Mentalement, c'est le meilleur joueur qui ait jamais joué. Dans les moments les plus importants, je préférerais jouer contre n'importe qui d'autre que lui", a ajouté celui qui a été vaincu au bout d'un cinquième set par Djokovic.
Le fait est que 90% du temps, voire plus, je joue contre mon adversaire et aussi contre le stade. J'ai l'habitude, mais je suis humain, j'ai des émotions, et il m'arrive d'être agacé quand on me provoque.
Novak Djokovic
Si Medvedev l’emporte ce dimanche, cela signifierait que Djokovic échouerait dans sa quête ultime. "Si j’y arrive, je serai probablement quelque part dans les livres d'histoire comme ayant été celui qui ne l'a pas laissé faire", a souri le Russe.
Novak Djokovic a tout d’une idole, respectueux, disponible, drôle, bel homme et bon père de famille, patriote et ouvert sur le monde… On cherche des raisons objectives pour expliquer le désamour du public, qui lui marchande souvent ses applaudissements.
Une minorité est même parfois aller jusqu'à le huer. Trop mécanique ? Trop prévisible ? Trop défensif ? Un peu comédien ? Un peu arrogant ? Peut-être trop fort, tout simplement.
"Le fait est que 90% du temps, voire plus, je joue contre mon adversaire et aussi contre le stade. J'ai l'habitude, mais je suis humain, j'ai des émotions, et il m'arrive d'être agacé quand on me provoque", disait-il en juillet dernier à Wimbledon.
Il y a bien une raison, éternelle, à cette situation: la foule en a toujours préféré un deuxième, Roger Federer, en permanence sur un fil tendu avec son jeu à haut risque, et même un troisième, Rafael Nadal, dont la générosité dans l'effort et le corps tout cassé ont fini par émouvoir.
S'il gagne dimanche, en plus du Grand Chelem calendaire, Djokovic dépassera d'une unité Rafael Nadal et Roger Federer avec 21 titres majeurs (9 Open d'Australie, 2 Roland-Garros, 6 Wimbledon et peut-être 4 US Open). Un exploit qui lui fait prendre une longueur d'avance dans le débat sur le plus grand joueur de l'histoire.