Dès sa première hospitalisation en 2004, Steve Jobs, alors directeur général d'Apple, avait désigné son successeur : Tim Cook, directeur opérationnel de la firme depuis 2007. Le 25 août dernier, dans
sa lettre de démission, Steve Jobs a confirmé son choix. Une succession préparée depuis longtemps, pour habituer le public à un changement de style assez drastique. Steve Jobs a développé son image d’inventeur génial avec ses nombreuses créations originales et ses
présentations en fanfare. Tim Cook, plus discret, est pourtant souvent perçu comme l'autre responsable du renouveau d'Apple en 1998.
LE DEFI DES ANNEES 2000 : RELANCER UNE ENTREPRISE MOURANTE A l'époque, il a 38 ans et son CV affiche 12 ans chez IBM comme responsable des opérations sur le continent américain et des passages remarqués chez Intelligent Electronics et Compaq. De son côté, Steve Jobs vient de lancer le premier iMac [voir encadré], mais doit faire face au départ de son responsable des opérations en assumant le travail lui-même. «
Je ne trouvais personne qui en sache autant que moi dans ce domaine ; j'ai tenu les deux postes pendant neuf mois avant de trouver quelqu'un qui ait autant de vision que moi, et c'était Tim Cook », a déclaré le fondateur d'Apple à Business Week. Apple est alors vue comme une cause perdue, et Steve Jobs doit convaincre en personne Cook de rejoindre son équipe. Très vite, la nouvelle recrue permet à Apple de réduire ses coûts et d'accélérer sa vitesse de production. Se basant au départ sur les méthodes de Dell, en remplaçant les usines Apple par des prestataires extérieurs et en supprimant les délais de commande, Cook parvient à faire de la compagnie l'une des plus compétitives dans le secteur de l'informatique. Les créateurs de la marque peuvent ainsi concevoir des produits innovants : avec une production rapide qui ne nécessite pas de stock, les dégâts d'un flop commercial sont minimisés. Tim Cook acquiert une réputation de grand travailleur et de manager brillant, enchaînant les voyages d’affaires pour s’assurer que les usines fonctionnent exactement comme il le souhaite. Jeff Kang, analyste chez Daishin Securities, affirme qu'il est «
connu pour avoir eu un bon contact avec les fournisseurs asiatiques ». Certains de ses anciens collaborateurs se plaignent de ce chef assez froid et distant ; d’autres préfèrent souligner qu’il s’est toujours montré prêt à écouter avec attention ses subalternes. L’image de fiabilité dont profite Apple, comparée aux bugs récurrents des PC de son principal concurrent, Windows, lui serait due en partie.