Titanic : l'incendie, le naufrage, la légende

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Titanic
Le Titanic photographié le jour de son départ, le 10 avril 1912. Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, le Titanic heurte un iceberg alors qu'il voyage à grande vitesse dans les eaux glacées de l'Atlantique et, à 2 h 20, le navire sombre. 1 500 passagers et membres d'équipage meurent dans cette tragédie. A peine 711 personnes seront sauvées.
(AP/SIPA / AP)
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Un journaliste irlandais remet en question la thèse officielle du naufrage du Titanic. Selon lui, trois semaines avant le départ du navire, la coque du transatlantique aurait été victime d'un incendie qui l'aurait fragilisé. Pour étayer son hypothèse,  Senan Molony s’appuie sur des clichés inédits. 
Troublant.
La presse, qui renifle le bon filon, s'est emparée avec gourmandise de ce nouveau rebondissement. Tant pis si celui-ci a un petit goût de réchauffé.

En avril 2008, un article quotidien britannique Independant avait déjà évoqué la piste d'un incendie à bord du navire.  Celui-ci aurait dangereusement fragilisé la coque du bâtiment avant la longue traversée pour rejoindre New-York.
Titanic trace
La coque du Titanic zébrée d'une trace noire : l'un des stygmates de l'incendie.
(capture écran)


Cette fois, le journaliste irlandais Senan Molony s’appuie sur plusieurs clichés du navire réalisés par un ingénieur alors qu’il était encore sur les chantiers navals à Belfast. 

Dans un  documentaire intitulé " Titanic, The New Evidence ", diffusé  sur la chaîne Channel 4, il dévoile d'étranges traces noires sur la coque du bateau trois semaines avant le départ du bateau.
Selon le journaliste, des flammes seraient apparues dans une cale située à côté des salles des machines du Titanic
Elles auraient fragilisé la coque qui aurait "craquée" au contact des eaux glacées. Cette zone correspondrait au trou formé ensuite par la collision avec l'iceberg. Pour le journaliste, ces photos accréditent donc la thèse d'une fragilité du bateau à cet endroit précis.

Interrogé dans le documentaire, un spécialiste explique que le feu aurait pris avant même le départ de Belfast, où le navire a été construit. Mais ce type de feu peut couver pendant plusieurs semaines et la température atteindre mille degrés.
Dès lors, tous les éléments étaient rassemblés pour vivre une catastrophe majeure. Le feu couvait quand le navire commençait son périple, créant ainsi une bombe flottante à retardement susceptible de provoquer à tout moment de graves explosions avant son arrivée à New-York.

Le Titanic, une course contre la mort ?


Ce qui corroborerait le témoignage d'un pompier, J Dilley, qui était à bord, qui a survécu et qui témoignera ceci lors de l'enquête :
Il évoque alors un incendie incontrôlable dans la soute à charbon numéro six du navire. " Nous n'avons pas éteint ce feu et on nous a dit que nous devions vider les grosses soutes à charbon après avoir mis d'abord les passagers à l'abri à New-York et ensuite que l'on devrait appeler les bateaux de pompiers  pour nous aider à éteindre le feu. Mais nous n'avons pas eu besoin d'une telle aide. C'est sous la réserve numéro six que l'iceberg a fait le plus gros trou du Titanic."

Est-ce pour cette raison que le navire filait à grande vitesse à travers les eaux glacées ? L'enquête a révélé que la vitesse du Titanic, d'environ 22 nœuds, était "excessive" compte tenu de l'endroit où elle se trouvait, au large des côtes de Terre-Neuve.
Etait-ce une traversée à toute vitesse, non pour établir un record, comme on l'a souvent dit,  mais pour gagner une course contre la mort ?
L'hypothèse mérite d'être retenue.

John Pierpont Morgan, propriétaire du Titanic


Mais pourquoi donc cet incendie  n'a pas été rapporté avant le départ inaugural à

John Pierpont Morgan
John Pierpont Morgan, propriétaire du Titanic
(DR)

Southampton le 10 avril 1912 ?

Deux raisons.
Le propriétaire du navire,  John Pierpont Morgan,  était bien au courant de celui-ci mais ébruiter une telle nouvelle aurait alarmé les passagers. Et cet incident aurait ruiné le crédit de ce bateau que l'on présentait comme le plus luxueux, le plus sûr et le plus grand paquebot de tous les temps.
Enfin, l'équipage du navire était assermenté et n'avait donc pas le droit d'ébruiter une telle affaire.
Silence radio.

Dernier détail troublant, Morgan a  tranquillement annulé son billet la veille du départ du bateau. Plus tard, les membres de l'équipage survivants se sont souvenus que, tard dans la nuit, ce même propriétaire du Titanic avait remis ses bagages dans le coffre de sa Rolls qui l'attendait sur le quai.

Savait-il qu'il y avait un incendie incontrôlable dans la soute à charbon numéro six ?