Fil d'Ariane
Après les scores réalisés par l'extrême droite aux élections au Portugal, en Pologne et en Roumanie, voici un tour d'horizon de la montée de la droite radicale, nationaliste ou extrême ces dernières années en Europe.
Le leader du parti populiste de droite dure « Chega », Andre Ventura, s'adresse aux médias et à ses partisans après les élections générales au Portugal, à Lisbonne, le lundi 19 mai 2025.
Au Portugal, la formation d'extrême droite Chega ("Assez") a dépassé pour la première fois la barre des 20% aux législatives anticipées ce dimanche18 mai, remportées par la coalition sortante de droite modérée au pouvoir (sans majorité absolue). Chega menace de dépasser le Parti socialiste en tant que principale force d'opposition, selon ces résultats quasi-définitifs n'incluant pas les circonscriptions de l'étranger.
Au premier tour de la présidentielle en Pologne, le maire pro-européen de Varsovie Rafal Trzaskowski, légèrement en tête, est au coude à coude avec l'historien nationaliste Karol Nawrocki (soutenu par le parti Droit et Justice, PiS), qu'il affrontera au second tour le 1er juin.
En Roumanie, George Simion, candidat souverainiste et fervent admirateur du président américain Donald Trump, était aux portes de la présidence à l'issue du premier tour le 4 mai. Il a finalement été battu dimanche par le maire centriste et pro-européen de Bucarest, Nicusor Dan.
Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a doublé son score aux législatives de février, à 20,8%, derrière les démocrates-chrétiens menés par Friedrich Merz. Ce dernier a formé un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates (SPD) et a été élu chancelier le 6 mai.
En Belgique, le parti d'extrême droite Vlaams Belang (VB) a augmenté ses scores aux législatives de juin 2024, à la fois au Parlement flamand (31 sièges sur 124) et au niveau fédéral à la Chambre, où il forme aussi le plus grand groupe d'opposition avec 20 députés.
Lors des législatives de juillet 2024 au Royaume-Uni, remportées par les travaillistes, le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage a rassemblé quelque 14% des voix, obtenant ses cinq premiers députés. Il a fait une nouvelle percée lors d'élections locales début mai.
En Italie, Giorgia Meloni - dont le parti post-fasciste Fratelli d'Italia a remporté une victoire historique aux législatives de 2022 - dirige le gouvernement depuis octobre de cette année-là, en coalition avec un autre parti d'extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et le parti conservateur Forza Italia.
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En Hongrie, le souverainiste Viktor Orban, Premier ministre depuis 2010, a été reconduit en avril 2022 pour un quatrième mandat consécutif, après l'écrasante victoire de son parti, Fidesz, aux législatives. La coalition au pouvoir inclut le parti démocrate-chrétien KDNP. Orban se prépare à des législatives disputées au printemps 2026.
Aux Pays-Bas, le chef de file de l'extrême droite, Geert Wilders, dont le Parti de la liberté (PVV) est arrivé en tête aux législatives de novembre 2023, a conclu en mai 2024 un accord de coalition avec trois partis de droite. Il a pour cela dû renoncer à ses ambitions d'être Premier ministre, poste obtenu par le haut fonctionnaire Dick Schoof.
En Slovaquie, le Premier ministre nationaliste Robert Fico (parti Smer-SD) a fait son retour au pouvoir en octobre 2023. L'un des rares dirigeants de l'Union Européenne proches du Kremlin, il s'est allié avec le parti centriste Hlas-SD et le parti d'extrême droite SNS.
En Finlande, le Parti des Finlandais, formation d'extrême droite arrivée deuxième aux législatives d'avril 2023, est membre de la coalition au pouvoir, formée par le conservateur Petteri Orpo (Coalition nationale, centre droit).
En Suède, le parti d'extrême droite Démocrates de Suède (SD), arrivé deuxième aux législatives de 2022, n'a pas de représentant au gouvernement mais est étroitement associé à ses décisions. Le chef de file des conservateurs Ulf Kristersson est en effet devenu chef de gouvernement en formant un bloc majoritaire avec l'appui de ce parti.
Dans d'autres pays, l'extrême droite a semblé aux portes du pouvoir, sans y arriver pour l'heure.
Le parti autrichien de la Liberté (FPÖ), fondé par d'anciens nazis et mené aujourd'hui par Herbert Kickl, a remporté une victoire historique aux législatives de septembre 2024, mais il n'a pas réussi à trouver des partenaires pour former un gouvernement.
En France, un front républicain constitué pour les législatives de l'été 2024 a empêché l'arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN). Mais le parti d'extrême droite - dont la cheffe de file Marine Le Pen était finaliste des deux dernières présidentielles - est aujourd'hui le premier parti d'une Assemblée nationale sans majorité.