Fil d'Ariane
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- Tout le monde il est Bio ? Pas vraiment
Le bio pour tous ? Un souhait, un objectif, un fantasme. La réalité commande. La nourriture exempte de pesticide se trouve d'abord à la table des nantis.
Même engouement pro-bio en Belgique.
Les produits alimentaires (ou non) étiquetés bio ont connu l'an dernier une hausse des ventes de 18%, pour atteindre 514 millions d'euros. Cette fois encore, ce sont les familles aisées avec enfants et les retraités fortunés qui sont les plus gros consommateurs.
Selon un bureau d’étude GfK, on ne mange pas bio partout pareillement dans le royaume. Bruxelles est de loin la Région dans laquelle cette augmentation est la plus notable (+47%, contre +11% en Flandre et +18% en Wallonie).
Proportionnellement à l’ensemble de leurs dépenses, les personnes isolées de plus de 40 ans sont celles qui en consacrent la plus grande part à l’achat de nourriture bio (4%), à l’inverse des familles avec enfants à faibles revenus (1%).
Et cela fait tout de même beaucoup de monde. Et l'enseigne Carrefour, mastodonte mondial de la grande distribution, est bien décidée à conquérir cette clientèle souvent aisée, tout en faisant table rase de la concurrence. Ses publicités affirment ainsi que l'enseigne est le premier distributeur généraliste de produits bio en France. Elle entend multiplier ses points de vente bio, à l'image de son premier magasin parisien 100% dédié au BIO ouvert il y a peu dans le 12ème arrondissement.
Biocoop ou Naturalia n'ont qu'a bien se tenir et les autres enseignes, comme Auchan ou Leclerc, développent à vitesse grand V des rayons bio avec, désormais, leurs propres gammes de produits.
Bio, le mot magique ! Après les pâtes, les oeufs, le lait, la viande, le vin, un nouveau produit arrive et tente de pénétrer ce marché : le whisky ! Elaboré dans le Domaine des Hautes Glaces (Alpes françaises) l'alcool est issu d'une distillerie "qui cultive et transforme ses propres céréales" et, selon la publicité en ligne, ses productions "sont entièrement certifiées en agriculture biologique". La distillerie se flatte même d'utiliser comme source principale d'énergie, "des énergies renouvelables et locale".
Marché de niche, marché de riche. Boire sans culpabiliser, il fallait y penser.