Arnaud Beltrame, l'officier gendarme qui s'était proposé comme otage auprès du djihadiste auteur des attaques à Trèbes et Carcassonne dans l'Aude, dans le sud de la France, est mort des suites de ses blessures samedi matin. Le nouveau bilan des victimes s'élève désormais à 4 morts.
C'est au péril de sa vie que le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a donné son existence en échange d'une autre... A 45 ans, il s'est éteint des suites de ses blessures il y a quelques heures, samedi matin.
Héros, respect et admiration de la nation entière... Emmanuel Macron a rendu un vibrant hommage à l'officier... "Mort pour la patrie.... Jamais la France n'oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice", a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
L'officier gendarme s'était substitué vendredi à une otage, utilisée comme bouclier humain par le djihadiste retranché dans le Super U de Trèbes. Point final d'une folie meurtrière débuté à Carcassonne.
Les enquêteurs tentent désormais de comprendre le modus operandi de Radouane Lakdim. A-t-il profité d'éventuelles complicités ? Comment s'est-il fourni son arme ? Comment s'est-il radicalisé, lui qui s'est présenté comme "un soldat" du groupe djihadiste Etat islamique qui a renvendiqué ces attaques ?
Des perquisitions ont été effectuées à son domicile dans la cité Osanam de Carcassonne. Deux personnes ont été placées en garde à vue : sa compagne et un ami.
Perquisitions à Carcassonne
Devant le Super U, là où s'est terminée la calvacade meutrière de Radouane Lakdim, neutralisé et tué par les force du GIGN, des camions de gendarmerie sont toujours en faction. Il s'agit des premières attaques de ce type en France depuis celle, le 1er octobre dernier, qui avait fait deux morts à la gare Saint-Charles de Marseille.
Ces attaques "nous rappellent que le niveau de la menace terroriste sur notre territoire n'a pas faibli", avec la persistance d'une menace "endogène" portée par des "individus radicalisés", a indiqué le procureur de Paris François Molins lors d'une conférence de presse vendredi soir à Carcassonne. Il s'est dit "prêt à mourir pour la Syrie", demandant notamment lors des attaques "la libération de frères" , selon M. Molins. Parmi les noms de ces "frères", il a selon une source proche du dossier notamment cité celui de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des attentats de l'EI du 13 novembre 2015, et emprisonné à Paris.
Radouane Lakdim avait été suivi par les services de renseignements et fiché "S" à partir de 2014 "en raison de ses liens avec la mouvance salafiste", selon M. Molins. Il a ensuite fait un mois de prison en août 2016, après des condamnations pour "port d'arme prohibé", "usage de stupéfiants" et "refus d'obtempérer".
A sa sortie, il n'a pas montré de signes de radicalisation "pouvant laisser présager un passage à l'acte", a précisé M. Molins. Sa surveillance est alors arrêtée.