Fil d'Ariane
Le président américain Donald Trump a proposé de déplacer les habitants de la bande de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie dans le cadre d'un plan de paix. Il consiste à "faire le ménage" dans le territoire palestinien, où la trêve entre Israël et le Hamas est entrée en vigueur ce dimanche 19 janvier dans sa deuxième semaines.
Le président Donald Trump parle lors d'un événement au Circa Resort and Casino à Las Vegas, samedi 25 janvier 2025.
"Un site de démolition." C'est la comparaison faite par Donald Trump pour désigner le territoire laissé à Gaza après 15 mois de guerre. Face aux journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One, le président a dit avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie et qu'il allait faire de même avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ce dimanche 26 janvier.
Selon lui, le déplacement des habitants de Gaza pourrait être "temporaire ou à long terme".
La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés, souvent à plusieurs reprises.
Donald Trump, qui s'est souvent vanté au cours de son premier mandat présidentiel qu'Israël "n'avait jamais eu de meilleur ami à la Maison Blanche", a également confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de 2 000 livres (907 kg) pour son allié.
L'administration de l'ancien président démocrate Joe Biden avait suspendu l'année dernière les livraisons de telles armes, larguées par avion, à la fois précises et dotées d'une grande puissance destructrice, estimant qu'elles causeraient une "grande tragédie humaine".
Donald Trump avait exercé une intense pression sur les deux camps pour que soit conclu avant son investiture le 20 janvier un accord de cessez-le-feu.
Dans le cadre de cet accord, les soldates israéliennes Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy, âgées de 19 à 20 ans, ont été libérées ce samedi 25 janvier et emmenées en Israël. Elles ont retrouvé leurs parents pour de longues étreintes dont l'armée a diffusé des photos.
Les jeunes femmes, qui effectuaient lors de leur enlèvement leur service militaire affectées à la surveillance de la bande de Gaza, ont ensuite été transférées en hélicoptère dans un hôpital proche de Tel-Aviv.
Dans la soirée, des proches d'otages et leurs soutiens ont manifesté à Tel-Aviv pour exiger le retour des autres otages, 87 personnes dont 34 mortes selon l'armée, sur un total de 251 enlevées le 7 octobre 2023.
A Ramallah, en Cisjordanie occupée, une foule brandissant des drapeaux palestiniens a accueilli dans la jubilation une partie des quelque 200 Palestiniens juste libérés.
Portés sur les épaules par des habitants, encore revêtus de l'uniforme carcéral, ils ont retrouvé leurs proches entre embrassades et larmes.
Un premier échange de trois otages israéliens contre 90 prisonniers palestiniens s'était tenu le premier jour de la trêve, le 19 janvier, dans le territoire palestinien dévasté et plongé dans une grave crise humanitaire.
La première phase de l'accord de cessez-le-feu doit durer six semaines et permettre la libération au total de 33 prisonniers israéliens contre quelque 1 900 prisonniers palestiniens.
Pendant cette première phase doivent être négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la dernière étape portant sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts en captivité.
Mais sous la pression de l'extrême droite, une partie du gouvernement de Benjamin Netanyahu veut reprendre les combats à l'issue de la première phase de l'accord, ce qui condamnerait probablement les derniers otages.
Signe des difficultés à mettre en œuvre l'accord, un différend de dernière minute a bloqué samedi le début du retour prévu dans le nord du territoire de centaines de milliers d'habitants déplacés par plus de 15 mois de guerre.
Israël a conditionné l'ouverture du "corridor de Netzarim", qui isole le sud du nord de la bande de Gaza, à la remise d'une otage civile, Arbel Yehud, invoquant le non-respect par le Hamas d'un terme de l'accord de trêve qui n'a pas été rendu public, l'obligeant à relâcher "en premier" les civiles.
Un dirigeant du Hamas a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat que l'otage civile serait "relâchée à l'occasion du troisième échange" prévu le 1er février.