Société civile et opposition tunisienne contestent le vote au Parlement d'une loi portant sur l'amnistie de fonctionnaires corrompus sous la dictature de Ben Ali.
6 ans après la révolution tunisienne l'initiative inquiète. C'est un coup porté à la transition démocratique du pays, selon les associations. Myriam, membre du collectif "Manich Msamah" (Je ne pardonne pas) l'affirme : "On a perdu partiellement notre combat contre la corruption d'une part. Et d'autre part, cela touche vraiment le processus révolutionnaire qu'on a mené depuis le 14 janvier"
A l'ARP - l'Assemblée des représentants du peuple le début de la séance plénière est houleux. Dans l'hémicycle, composé en majorité d'élus du parti gouvernementale NIDAA TOUNES et du parti islamiste ENNAHDHA, l'opposition, fait front une dernière fois.
Débat houleux à l'Assemblée
Pour empêcher la lecture du rapport, le Bloc parlementaire du Front populaire entonne l'hymne national. Le président du Parlement, décide de lever la séance. Dans la soirée, la loi est largement votée, dans la foulée d'un vaste remaniement ministériel qui signe le retour d'anciens ministres de Ben Ali au gouvernement. Pour le membre de l'opposition, l'ancien président qui avait succedé au dictateur en 2011, la dite "réconciliation", est mensongère.
Le nouveau régime a une obsession : la fermeture de la parenthèse de ce qui s'appelle la Révolution.Moncef Marzouki, Président du Mouvement Tunisie Volonté
Face au tollé depuis la présentation du projet de loi de réconciliation porté par le président Essebsi depuis 2015, le texte a été revu et devrait concerné 2 000 fonctionnaires publics. Plusieurs députés préparent un recours, contre une loi qu'ils jugent, anticonstitutionnelle.