Tunisie : les locaux de la chaîne de télévision Al-Jazeera fermés

Après que le président ait limogé le premier ministre le 25 au soir, des manifestations ont eu lieu ce lundi matin devant le parlement. L'armée est intervenue bouclant l'accès à la Kasbah. Et des agents de police sont venus fermer les bureaux de la chaîne de télévision Al-Jazeera aprsè avoir expulsé tous les journalistes sur place.
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Le directeur d'Al-Jazeera Tunisie Loffti Hajji
Le directeur d'Al-Jazeera Tunisie Loffti Hajji expliquant que sa chaîne a été fermée par la police ce lundi 26 juillet 2021 Tunis. 
capture d'écran Al-Jazeera
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Des agents de police ont fermé ce lundi le bureau de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera à Tunis, après avoir expulsé tous les journalistes sur place, a indiqué à l'Agence France Presse son directeur Lotfi Hajji.

Cette fermeture survient au lendemain de l'annonce par le président tunisien Kaïs Saied du gel des activités du Parlement durant 30 jours et du limogeage du chef du gouvernement Hichem Mechichi. 

(Re)voir : Tunisie : les réactions au limogeage du premier ministre et à la suspension du Parlement par le président

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Le Qatar est considéré proche du mouvement Ennahdha, principal parti au Parlement, dirigé par le président de la chambre Rached Ghannouchi.

"Une quinzaine de policiers, certains en uniforme et d'autres en civil, se sont introduits dans notre bureau et nous ont demandé de le quitter", a déclaré M. Hajji à l'AFP, selon qui aucune explication ni aucune décision judiciaire n'ont été fournies : les agents se sont contentés de dire "nous appliquons les instructions."

Tous les journalistes ont quitté le siège d'Al-Jazeera et les clés du bureau ont été confisquées, toujours selon le directeur.

"Ce qui se passe est très dangereux, c'est une preuve que la liberté de la presse est menacée. Aujourd'hui c'est Al-Jazeera, un autre jour un autre média!", déclare M. Hajji.

Selon la même source, des policiers sont restés dans le couloir du bureau d'Al-Jazeera tandis que leurs collègues contrôlaient les alentours du bâtiment.

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Intérieur n'était pas en mesure de donner des explications sur ce sujet.

Depuis la chute en 2011 du régime de Zine el Abidine Ben Ali, la Tunisie jouit d'une importante liberté de la presse, considérée comme une des réussites de la révolution.