Fil d'Ariane
Un tiers des électeurs et la majorité des candidats tunisiens ont moins de 36 ans. Dans un pays où les habitants se sentent abandonnés, la tentation de l'abstention aux élections municipales est forte. Les jeunes se méfient de ceux qu'ils appellent "les vieux éléphants de la politique."
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, âgé de 42 ans en fait-il partie ? Il s’est rendu, ce dimanche matin en compagnie de son épouse au bureau de vote de La Marsa, où il s’est acquitté de son devoir citoyen.
Walid Annass ne sait pas s'il va aller voter ; il a des attentes, mais ne s'est pas renseigné sur les candidats en lice. "Nous voulons la propreté comme dans les pays avancés. Nous voulons que notre pays soit propre. Il y a aussi des jeunes qui ne savent pas comment chercher du travail. Il faut qu'on leur apprenne à chercher un emploi. Et on veut plus de démocratie."
Il faut voter pour participer à l'instauration de la démocratie.
Wassila Najar
Certains jeunes veulent garder l'espoir d'un changement. Wassila Najar est interne en médecine. Pour elle, comme pour tous les Tunisiens, ce sont les premières élections municipales, depuis la chute de Ben Ali : "Le processus démocratique n'est pas tout à fait en place encore. Il y a encore un long chemin à faire. Si on baisse les bras, là en plein milieu, on n'y arrivera pas. On est encore en train d'apprendre la démocratie participative. Et justement, il faut participer à l'instauration de cette dite démocratie," dit Wassila Najar.
Seuls les deux partis au pouvoir, Ennahda et Nidaa Tounès ont réussi à présenter des listes dans l'ensemble des 350 municipalités. En l'absence d'une réelle alternative unie, les observateurs craignent une abstention massive ce dimanche.