Les Kurdes, en majorité des musulmans sunnites, sont établis sur près d'un demi-million de kilomètres carrés aux confins de la Turquie, de l'Iran, de l'Irak et de la Syrie.
Peuple d'origine indo-européenne, les Kurdes descendent des Mèdes de l'ancienne Perse, qui fondèrent un empire au VIIe siècle avant J.C.
Leur nombre total varie, selon les sources officielles ou kurdes, de 25 à 35 millions de personnes. Le plus grand nombre vit en Turquie (12 à 15 millions), suivie de l'Iran (environ 5 millions), de l'Irak (près de 4,5 millions) et de la Syrie (quelque 2 millions).
D'importantes communautés kurdes vivent également en Azerbaïdjan, en Arménie et au Liban ainsi qu'en Europe, notamment en Allemagne.
Situés dans des zones à l'intérieur des terres, les Kurdes ont su préserver leurs dialectes, leurs traditions et un mode d'organisation largement clanique.
Revendiquant la création d'un Kurdistan unifié, les Kurdes sont considérés comme une constante menace à l'intégrité territoriale des pays où ils sont installés.
La communauté kurde irakienne a longtemps été persécutée, en particulier sous le régime de Saddam Hussein qui la déplaça de force au début des années 1970, puis bombarda à l'arme chimique la ville de Halabja, en 1988, faisant près de 5.000 morts.
En 1991, après la fin de la guerre du Golfe, plus de deux millions de Kurdes irakiens fuirent la répression irakienne, poussant les alliés occidentaux à instaurer une zone d'exclusion aérienne au nord du 36e parallèle.
Autonomie en Irak
Aujourd'hui, les Kurdes d'Irak ont obtenu une forme d'autonomie: formée de trois provinces, la région autonome du Kurdistan irakien dispose de son propre gouvernement, de ses forces de sécurité, ses postes-frontières et son drapeau, mais reçoit toujours une partie du budget fédéral. Les relations entre Erbil et Bagdad se sont considérablement dégradées ces derniers mois en raison de revendications territoriales kurdes, concernant notamment la province pétrolifère de Kirkourk, et de différends sur des contrats pétroliers.
En Syrie, les Kurdes, qui représentent environ 15% de la population, surtout dans le Nord, se sont engagés très prudemment dans la contestation qui secoue le pays depuis deux ans. Ils ont essayé d'empêcher les rebelles de pénétrer dans leurs régions pour éviter des représailles du régime.
En Iran, au lendemain de la révolution islamique de 1979, un soulèvement kurde a été sévèrement réprimé par les autorités et les partis représentant cette minorité, en particulier le Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI), ont été interdits. En juillet 2011, les Gardiens de la révolution ont lancé une vaste offensive contre les groupes rebelles kurdes au nord-ouest de l'Iran, tuant le numéro deux du Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), principal mouvement kurde de lutte contre le régime de Téhéran, proche du PKK.