Fil d'Ariane
Le président français Emmanuel Macron a salué "le courage" d'Arman Soldin. "Le monde a une dette envers Arman" a déploré la Maison Blanche. Les messages de condoléances affluent du monde entier au lendemain de la mort du journaliste de l'AFP. Une enquête du parquet antiterroriste a été ouverte en France pour crime de guerre.
Arman Soldin sourit un chat posé sur son épaule, en Ukraine, le 11 novembre 2022.
17H38 TU. Mort en Ukraine du journaliste AFP Arman Soldin : enquête ouverte pour crime de guerre
Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour crime de guerre après la mort hier en Ukraine du journaliste de l'AFP Arman Soldin.
Cette enquête, confiée aux gendarmes de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH), visera à déterminer les circonstances de ce décès.
L'OCLCH préparait ces dernières heures une équipe pour aller sur les lieux du drame, selon une source proche du dossier.
Arman Soldin, journaliste français né à Sarajevo, coordinateur vidéo de l'AFP en Ukraine, a été tué par une salve de roquettes Grad.
Arman Soldin sourit un chat posé sur son épaule, en Ukraine, le 11 novembre 2022.
Arman Soldin faisait partie d'une équipe de cinq reporters de l'AFP qui accompagnaient des soldats ukrainiens sur le front le plus actif de la guerre, dans les environs de Tchassiv Iar, localité ukrainienne proche de Bakhmout et visée quotidiennement par les forces russes.
La salve de roquettes Grad qui l'a atteint a été tirée vers 16H30 (13H30 TU). Il a été touché alors qu'il s'était couché au sol pour tenter de se protéger. Le reste de l'équipe s'en est sorti indemne.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) est compétent en matière de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
Depuis fin février 2022, le Pnat a ouvert au moins sept enquêtes pour de possibles crimes de guerre commis, essentiellement en février et mars de l'année passée, à l'encontre de Français.
Parmi eux, Pierre Zakrzewski, caméraman franco-irlandais de Fox News tué le 14 mars à Horenka au nord-ouest de la capitale ukrainienne après l'attaque de son véhicule et Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour BFMTV, tué le 30 mai alors qu'il suivait une mission humanitaire dans l'est du pays.
Dans ce contexte, le procureur s'était rendu du 12 au 16 septembre dans la région de Kiev, accompagné d'une équipe du parquet antiterroriste, de l'OCLCH et de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).
Arman Soldin est au moins le onzième reporter, fixer ou chauffeur de journalistes a avoir été tué en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février 2022, selon un décompte des ONG spécialisées RSF et CPJ.
16H38 TU. L'Ukraine revendique ces contre-attaques à Bakhmout ayant fait réculer les Russes
Un haut responsable militaire ukrainien affirme que les forces de Kiev ont mené des contre-attaques à Bakhmout.
Si les troupes russes, et en premier lieu les combattants du groupe paramilitaire Wagner, ont progressivement et lentement gagné du terrain ces derniers mois à Bakhmout, la résistance ukrainienne à l'ouest de la ville reste acharnée.
"Nous menons des contre-attaques efficaces. Dans certaines zones du front, l'ennemi n'a pas pu résister à l'assaut des défenseurs ukrainiens et s'est retiré à une distance allant jusqu'à 2 kilomètres", affirme sur Telegram Oleksandre Syrsky, commandant des forces terrestres de l'armée ukrainienne.
Selon lui, les combattants de Wagner sur place ont été remplacés en certains endroits par des unités de l'armée régulière russe, moins bien préparées.
La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a elle assuré sur Telegram que les troupes de Kiev n'avaient "pas perdu une seule position à Bakhmout au cours de la journée" écoulée.
Ces affirmations sont invérifiables de source indépendante dans l'immédiat.
"Nos forces de défense tiennent le front de manière fiable et empêchent l'ennemi d'avancer. La bataille pour Bakhmut se poursuit", a ajouté Oleksandre Syrsky. Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, en conflit ouvert avec l'état-major russe, avait accusé mardi les soldats de l'armée régulière russe d'avoir fui leurs positions à Bakhmout.
15H47 TU. L'ex-chancelier Schröder critiqué pour sa participation à une réception à l'ambassade russe
L'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, déjà critiqué pour ses liens avec Vladimir Poutine, s'est attiré une nouvelle volée de reproches pour avoir participé, avec notamment des membres de l'extrême droite, à une réception à l'ambassade de Russie.
Gerhard Schröder, 79 ans, a pris part mardi soir, avec son épouse, à une réception à Berlin à la représentation diplomatique russe célébrant la victoire de l'Armée rouge sur l'Allemagne nazie.
L'ancien chef du gouvernement allemand (1998-2005) apparaît, souriant, sur une photo parue dans le quotidien populaire Bild.
Une du site du quotidien allemand "Bild"
Il n'a pas pour le moment fait de commentaires sur sa présence à la réception.
Des membres du parti d'extrême droite AfD et de la formation d'extrême gauche Die Linke, très critiques à l'égard des sanctions visant Moscou et des aides occidentales à Kiev, s'y sont également rendus, tout comme Egon Krenz, un des derniers dirigeants de la RDA.
Gerhard Schröder, lié à plusieurs groupes énergétiques russes, a été privé de nombre d'avantages accordés aux ex-chanceliers en raison de ses liens avec le président russe, auquel il est resté fidèle en dépit de l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022.
"Cela me laisse dans l'incompréhension", a réagi Katja Mast, une cadre du groupe SPD au Bundestag.
"Il est tout à fait inapproprié de se rendre à une fête organisée par l'ambassade russe et je pense qu'il est heureux que les ambassadeurs des pays occidentaux aient envoyé un signal clair" par leur absence, a renchéri Christian Dürr, le chef du groupe FDP (parti libéral) à la chambre basse du parlement.
"Le jour où l'ancien chancelier s'est fait offrir un repas par des diplomates russes, des personnes innocentes sont mortes en Ukraine à cause de la guerre d'agression russe", a dénoncé Thorsten Frei (CDU), selon lequel "le 9 mai devrait justement être un rappel pour ne pas se rendre complice des agresseurs".
Le porte-parole d'Olaf Scholz, dont Gerhard Schröder a été le mentor au début des années 2000, s'est quant à lui refusé à tout commentaire.
Jusqu'à l'an dernier, le 9 mai était une journée de commémoration à laquelle participaient "naturellement les hommes politiques allemands de tous les partis représentés au Bundestag", a en revanche dit le coprésident de l'AfD Tino Chrupalla pour expliquer que son parti ait été représenté à l'ambassade de Russie. "Ce dialogue ne devrait pas être interrompu en temps de crise", selon lui.
15H20 TU. La Hongrie renonce à organiser les championnats d'Europe de patinage artistique invoquant le marasme économique et l'envolée des prix de l'énergie
"Du fait de la guerre qui se prolonge à nos portes, de son impact sur l'économie et les tarifs de l'énergie qui affectent considérablement le patinage, la fédération nationale (MOKSZ) a décidé de renoncer après un examen approfondi", selon un communiqué publié sur son site internet.
Elle dit ne pas disposer "des ressources financières suffisantes pour tenir une compétition de haut niveau".
Budapest s'était vu attribuer en 2021 l'organisation de l'événement par la Fédération internationale de patinage, l'ISU.
Selon la presse locale, cette décision a été prise en raison d'un manque de soutien de l'État, dans ce pays d'Europe centrale en proie à une inflation élevée et des difficultés économiques.
Pour les mêmes raisons financières, la Hongrie s'était partiellement désengagée en début d'année de l'Euro féminin de handball, organisé avec l'Autriche et la Suisse l'an prochain. Après le retrait de Budapest, seule la ville de Debrecen (est) accueillera des compétitions.
Le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, passionné de sports, serre la vis après avoir déboursé beaucoup d'argent pour attirer de grands événements depuis son retour au pouvoir en 2010.
Deux Mondiaux de natation et l'Euro de football ont eu lieu à Budapest ces dernières années, tandis que les championnats du monde d'athlétisme sont prévus en août.
13H53. TU Minute de silence du Sénat français en hommage au journaliste de l'AFP Arman Soldin
"C'est avec une vive émotion que nous avons appris le décès du journaliste de l'Agence France-Presse Arman Soldin, tué hier après-midi lors d'un bombardement dans l'est de l'Ukraine", a déclaré le président du Sénat Gérard Larcher (LR), à l'ouverture de la séance de questions au gouvernement.
"Ce jeune homme de 32 ans risquait sa vie chaque jour au cœur du conflit pour nous informer", a-t-il poursuivi avant de présenter les condoléances du Sénat à sa famille et à ses proches.
Gérard Larcher a assuré du soutien de la chambre haute "l'ensemble des journalistes et des techniciens qui exercent leur métier dans des circonstances particulièrement difficiles pour nous informer".
Au nom du gouvernement, Elisabeth Borne a également exprimé son "émotion" et sa "solidarité" à sa famille et à ses proches, "à ses collègues de l'Agence France-Presse" et "à tous les journalistes". "Arman Soldin accomplissait son métier, sa passion, sa vocation. Il est tombé parce qu'il voulait faire connaître des faits, il est tombé parce qu'il croyait que le devoir d'informer ne doit reculer devant rien", a déclaré la Première ministre, ajoutant que "le journalisme, la presse libre, sont essentiels pour nos concitoyens et pour notre démocratie".
13H16 TU. Selon Paris, la Chine doit faire comprendre à la Russie qu'elle est "dans une impasse"
La ministre française des Affaires étrangères demande à la Chine à user de "ses relations avec la Russie" pour l'amener sur le chemin de la paix. Catherine Colonna s'exprimait en présence de son homologue allemande Annalena Baerbock.
La ministre des Affaires étrangères française (à droite) Catherine Colonna et son homologue allemande Annalena Baerbock ce 10 mai à l'Élysée.
"Il est nécessaire que la Chine utilise ses relations avec la Russie pour faire mieux comprendre à la Russie qu'elle est dans une impasse et lui demander de revenir à la raison" pour "un retour à la paix et non pas la continuation de la guerre", a déclaré la cheffe de la diplomatie peu avant une rencontre, à Paris, avec son homologue chinois Qin Gang.
Intervenant au cours du compte-rendu du Conseil des ministres, elle a rappelé que "sur la Chine et concernant l'Ukraine", les positions de la France étaient "connues". "Nous en parlons ouvertement, directement, avec la franchise que permet l'amitié", a-t-elle ajouté.
Catherine Colonna et Qin Gang "évoqueront les crises internationales, en particulier la guerre d'agression russe contre l'Ukraine, ainsi que les enjeux globaux, notamment dans la perspective du Sommet de Paris sur un nouveau pacte financier mondial", a déclaré Anne-Claire Legendre, la porte-parole du Quai d'Orsay, dans un communiqué.
"Nous attendons de la Chine qu'elle participe à la défense des principes qui fondent l'ordre international", a dit Catherine Colonna ce mercredi, évoquant "la souveraineté des États", "l'intégrité territoriale" ou le "droit de légitime défense", figurant dans la Charte des Nations Unies.
Son homologue allemande Annalena Baerbock avait critiqué hier l'attitude de Pékin dans le conflit ukrainien. "La neutralité revient à se mettre du côté de l'agresseur", avait-elle déploré, pendant une conférence de presse à Berlin avec Qin Gang. "La Chine peut, si elle le décide, jouer un rôle important (...) pour mettre fin à la guerre", avait-elle ajouté.
Ce mercredi, Annalena Baerbock s'est contentée d'évoquer "un message européen commun" adressé à la Chine, rappelant qu'en tant de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, cette dernière n'avait "pas que des droits mais aussi des devoirs".
Le chef de la diplomatie chinoise a entamé depuis lundi une visite en Europe au moment où son pays entend jouer un rôle de médiateur dans la guerre en Ukraine.
Après l'Allemagne et la France, il doit se rendre en Norvège.
12H56 TU. Londres salue le travail "vital" du journaliste de l'AFP Arman Soldin tué en Ukraine
Le gouvernement britannique a salué le travail "vital" du journaliste de l'AFP Arman Soldin tué hier en Ukraine à 32 ans.
"Le journalisme continue d'apporter de la lumière dans les ténèbres de cette guerre, et le travail d'Arman a été vital pour cela", a déclaré un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak. "Arman était un journaliste talentueux et courageux et sa mort est évidemment dévastatrice pour tous ceux qui l'ont connu", a-t-il ajouté.
Arman Soldin, qui était coordinateur vidéo de l'AFP en Ukraine, a été tué par une salve de roquettes alors qu'il faisait partie d'une équipe de cinq reporters de l'agence qui accompagnaient des soldats ukrainiens près de Bakhmout.
Français originaire de Bosnie, il avait rejoint l'AFP en 2015 et faisait partie du bureau de Londres avant de rejoindre l'an dernier les équipes de l'agence déployées en Ukraine pour couvrir le conflit.
"Toutes les morts causées par cette invasion inutile sont tragiques, et nos pensées accompagnent tous ceux qui ont perdu des proches dans ce conflit", a encore insisté Downing Street.
L'ancien Premier ministre Boris Johnson, farouche soutien de l'Ukraine depuis le début de la guerre, a aussi rendu hommage ce mercredi sur Twitter à Arman Soldin. Sa mort "nous rappelle le danger mortel qu'affrontent les journalistes qui couvrent avec courage les conflits dans le monde", a-t-il déclaré.
12H23 TU. Quatre remorqueurs du géant danois Maersk saisis en Russie
Quatre remorqueurs d'une filiale de Maersk ont été saisis par les autorités russes dans l'Extrême-Orient russe, déclare le géant danois du transport maritime, qui avait annoncé son retrait intégral de Russie peu après l'invasion de l'Ukraine.
"Le 25 avril, nous avons été informés qu'un tribunal local avait ordonné que les remorqueurs ne puissent pas quitter la Russie et qu'il avait également transféré la garde des remorqueurs à un tiers", a indiqué Maersk dans un communiqué fournit à l'AFP.
Ces quatre bateaux, propriété de Svitzer, une filiale du fleuron danois, opéraient dans le cadre d'un contrat autour de Sakhaline-2, un projet pétrogazier au large de l'île de l'Extrême-Orient russe.
Un tanker rempli ses reservoirs de gaz liquide au terminal Sakhalin-2, dans le port de Prigorodnoye en Russie, en octobre 2021. (image d'illustration)
Les efforts engagés pour céder cette activité avaient abouti mi-avril mais les autorités portuaires s'étaient opposées à ce retrait en sommant les équipes à continuer d'opérer les remorqueurs avant de les confisquer, selon Maersk.
"Depuis, tous les employés de Svitzer en Russie ont démissionné et Svitzer n'exploite plus les quatre remorqueurs", a souligné Maersk, qualifiant la situation d'"intenable".
En juin, le Kremlin avait fait passer le contrôle du projet pétrogazier, où le Japon conserve des parts, à une société russe.
11H31 TU. Visas levés par la Russie: la présidente géorgienne dénonce une "provocation" de Moscou
La présidente géorgienne a qualifié mercredi de "provocation" la décision par Moscou de lever son régime de visas avec la Géorgie et d'autoriser la reprise des vols vers ce pays du Caucase avec qui les relations sont tendues depuis une guerre en 2008.
"Encore une provocation russe ! Reprendre les vols directs et lever l'interdiction de visa avec la Géorgie est inacceptable tant que la Russie continue son agression contre l'Ukraine et occupe notre territoire !", a fustigé Salomé Zourabichvili sur Twitter.
11H20 TU. Quelque 7,4 milliards de francs suisses de la banque centrale de Russie sont détenus en Suisse
Quelque 7,4 milliards de francs suisses (environ 7,6 milliards d'euros) d'actifs et de réserves de la banque centrale de Russie sont immobilisés en Suisse, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, a indiqué mercredi le ministère suisse de l'Économie.
Les transactions liées à la gestion des réserves et des actifs de la banque centrale russe sont interdites depuis le 25 mars 2022. "Les valeurs patrimoniales de la Banque centrale de la Fédération de Russie sont donc des actifs immobilisés", précise le ministère.
10H06 TU. La Chine doit faire comprendre à la Russie qu'elle est "dans une impasse", selon Paris
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a appelé mercredi la Chine à utiliser "ses relations avec la Russie" pour lui "faire comprendre qu'elle est dans une impasse" en Ukraine, lors du compte-rendu du Conseil des ministres, en présence de son homologue allemande, Annalena Baerbock.
"Il est nécessaire que la Chine utilise ses relations avec la Russie pour faire mieux comprendre à la Russie qu'elle est dans une impasse et lui demander de revenir à la raison pour un retour à la paix et non la continuation de la guerre", a déclaré Mme Colonna, plus de 14 mois après l'invasion russe de l'Ukraine.
10H07 TU. Le Kremlin "peiné" par la mort du journaliste de l'AFP en Ukraine, appelle à éclaircir les "circonstances"
Le Kremlin a appelé mercredi à éclaircir les "circonstances" de la mort mardi 9 mai du journaliste de l'Agence France-Presse Arman Soldin dans une frappe sur des positions des forces de Kiev en Ukraine, tout en exprimant sa "peine".
"Il nous faut comprendre les circonstances de la mort de ce journaliste", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en appelant à ne pas "prendre pour argent comptant" les affirmations ukrainiennes désignant les Russes comme les auteurs de la frappe mortelle. "Nous ne pouvons qu'être peinés au sujet" de la mort du coordinateur vidéo de l'AFP en Ukraine, a-t-il ajouté.
05H34 TU. Les défilés du 9 mai ont mis en évidence "les défis en matière de matériel et de communications stratégiques auxquels l'armée est confrontée "
Dans son point quotidien sur la situation en Ukraine publié sur Twitter, le ministère britannique de la Défense affirme que les défilés du Jour de la Victoire du mardi 9 mai en Russie "ont mis en évidence les défis en matière de matériel et de communications stratégiques auxquels l'armée est confrontée 15 mois après le début de la guerre en Ukraine".
04H18 TU. un drone "ennemi" abattu dans la région de Koursk, selon les forces de défenses aériennes russes
Les forces de défense aérienne russes ont abattu un drone "ennemi" dans la région de Koursk a déclaré ce mercredi 10 mai le gouverneur. La chute de débris aurait endommagé un gazoduc et une maison. "Des débris sont tombés dans le village de Tolmachevo. Personne n'a été blessé", a déclaré le gouverneur régional, Roman Starovoyt, sur Telegram.
Témoigner de la bataille de Bakhmout et de la vie des populations condamnées à la survie: le travail récent d'Arman Soldin donne une idée de son engagement à couvrir ce conflit.
Avec ténacité, curiosité mais aussi une bonne humeur contagieuse, le coordinateur vidéo de l'AFP en Ukraine, tué à 32 ans dans une frappe de roquettes dans l'Est de l'Ukraine, s'attachait depuis les premiers jours à raconter cette guerre qui entrait en résonance avec son histoire personnelle, lui qui avait fui à un an sa Bosnie natale pour la France.
A Bakhmout, ville ukrainienne que les forces russes assaillent depuis août dernier, il s'employait malgré la violence des combats à filmer la bataille militaire et les destructions engendrées.
Il racontait aussi la vie des gens ordinaires pris dans la guerre et cherchant à survivre dans le chaos. Comme cette femme s'occupant de son jardin à Tchassiv Yar, localité près de Bakhmout où il est mort, ou le livreur de pain à scooter sur les chemins du Donbass.
A Kiev, il avait saisi un moment de tendresse lors d'une partie de jeu vidéo en ligne entre un père enrôlé dans l'armé et son fils réfugié à l'étranger.
Ses images faisaient souvent le tour du monde. Et même après une longue journée de reportage transmis à l'AFP, on le voyait encore télécharger ses images sur les réseaux sociaux. Son obsession: relater au plus grand nombre ce qu'il avait vu de ce qu'il avait décrit comme "une guerre un peu à l'ancienne, en pleine Europe".
Arman Soldin est né à Sarajevo et était l'un des premier évacués en France en 1992 au début du siège. Il avait à peine un an.
"Les histoires de réfugiés me touchent", racontait-il l'année dernière pour le blog Making Of de l'AFP, interrogé depuis Kiev alors qu'il s'éclairait à la bougie.
Il parlait couramment français, anglais et italien mais ses origines l'aidaient dans son travail en Ukraine: "Je baragouine un peu en bosniaque, c'est aussi une langue slave, on se comprend un peu."
"Beaucoup de femmes s'appellent Oksana, ma mère aussi", racontait-il.
Footballeur doué, il avait porté les couleurs du Stade Rennais dans l'ouest de la France, de 2006 à 2008 mais avait abandonné ses espoirs d'accéder à une carrière professionnelle. Le club Rouge et Noir a adressé ses condoléances à sa famille et à ses proches.
C'est comme stagiaire au bureau de Rome qu'il avait rejoint l'AFP en 2015.
Arman avait tellement impressionné qu'il y avait été rapidement embauché, à Londres la même année, où il s'est retrouvé à couvrir les années mouvementées du Brexit. Il est retourné en Italie en 2020 lors de la pandémie de Covid-19 et trouvait des histoires à raconter même quand tout était fermé et tous étaient confinés, avec la même humanité qui a caractérisé son travail en Ukraine.
"Il avait fait une vidéo d'un mec qui dansait tout seul face au Vatican dans Rome déserte, une autre vidéo d'un mec qui faisait du skate dans une ville en Ukraine, complètement dystopique", raconte un collègue.
Une grande partie des images d'Arman étaient d'ailleurs tournées au téléphone portable, non seulement pour la légèreté mais aussi pour moins impressionner ceux qu'il interrogeait.
Quand la Russie a envahi l'Ukraine en février l'année dernière, Arman s'est porté volontaire pour faire partie des premiers envoyés spéciaux de l'Agence.
"Un an presque jour pour jour depuis mon arrivée en Ukraine pour la première fois qui a changé ma vie", écrivait-il en février, se disant "très fier et ému du travail, des efforts et des larmes que nous y avons consacrés avec mes collègues". "Ce n'est pas fini", ajoutait-il.
"Il était courageux, créatif et tenace", lui a rendu hommage le directeur de l'information de l'AFP Phil Chetwynd.
"Il était débordant d'énergie, c'est même ainsi qu'il se définissait lui-même sur les réseaux. D'une dévotion totale à son métier de journaliste", a salué la directrice Europe de l'AFP, Christine Buhagiar.
Tous ceux qui ont rencontré Arman décrivaient son énergie mais aussi sa bonne humeur communicative.
Le 21 mars dernier, il avait fêté son anniversaire avec une équipe de l'AFP à Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine. "On avait débouché une bonne bouteille pour l'occasion, un collègue avait sorti une guitare", a raconté l'un de ses rédacteurs en chef, Antoine Lambroschini. "Et lui était là, un petit sourire ravi aux lèvres".
00H38 TU. "Le monde a une dette envers Arman" Soldin et tous les journalistes tués en Ukraine
"Le monde a une dette envers Arman" Soldin, journaliste de l'AFP tué mardi 9 mai en Ukraine, et envers "les 10 autres reporters et employés de médias qui ont perdu la vie" en couvrant le conflit, a réagi mardi 9 mai la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
"Nos pensées vont à la famille d'Arman Soldin, qui a perdu la vie aujourd'hui sur la ligne de front de la guerre en Ukraine, et à ses collègues à l'AFP", a-t-elle indiqué dans un communiqué, en ajoutant : "Le journalisme est l'un des fondements d'une société libre".
20H47 TU. Macron salue le "courage" du journaliste de l'AFP tué, qui allait "au front pour établir les faits"
Emmanuel Macron a salué le "courage" du journaliste de l'AFP Arman Soldin tué mardi lors d'une attaque de roquettes dans l'est de l'Ukraine, affirmant partager "la douleur de ses proches et de tous ses confrères".
"Journaliste de l'Agence France-Presse, l'un de nos compatriotes, Arman Soldin, a été tué en Ukraine. Avec courage, dès les premières heures du conflit il était au front pour établir les faits. Pour nous informer", a écrit sur Twitter le président français.
20H35 TU. "Sincères condoléances" de l'Ukraine après la mort d'un journaliste de l'AFP près de Bakhmout
Le ministère de la Défense ukrainien a présenté ses "sincères condoléances" mardi 9 mai à la suite de la mort du journaliste de l'AFP Arman Soldin, tué par une frappe de roquettes près de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine.
"Nous présentons nos sincères condoléances à sa famille et à ses collègues", a écrit le ministère sur Twitter, ajoutant: "Il a consacré sa vie à rendre compte de la vérité au monde".
19H43 TU. Washington annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine de 1,2 milliard de dollars
Les États-Unis ont annoncé mardi 9 mai une nouvelle aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 1,2 milliard de dollars afin notamment de renforcer la défense aérienne de ce pays face à la Russie, aussitôt saluée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Cette nouvelle aide reflète "la détermination des États-Unis à continuer à soutenir l'Ukraine en lui procurant des ressources cruciales à court terme comme des systèmes de défense aérienne et des munitions" d'artillerie tout en renforçant sa capacité à se défendre "à plus long terme", indique un communiqué du Pentagone.