Fil d'Ariane
"Les unités du district militaire du sud ayant achevé leurs exercices tactiques sur les bases de la presqu'île de Crimée retournent par voie ferrée vers leur base d'attache". C'est ce qu'à affirmé le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes. Ce 16 février, Moscou a annoncé la fin des manoeuvres militaires et le départ de certaines de ses forces de la péninsule ukrainienne annexée de Crimée.
La télévision russe a montré des images nocturnes d'un interminable train transportant des blindés traversant le pont qui enjambe le détroit de Kertsch, bâti à grands frais par la Russie pour relier la Crimée au territoire russe. Le déploiement des troupes russes alimentait les craintes d'invasion de l'Ukraine.
La veille, Moscou avait annoncé un retrait "partiel" de ses soldats déployés depuis des semaines aux frontières de l'Ukraine, un signe de détente après deux mois de craintes quant à une invasion imminente de son voisin sur fond de crise russo-occidentale.
Européens et Américains attendent encore des preuves d'un retrait militaire russe d'ampleur, tout en se disant prudemment optimistes. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s'est montré très circonspect mercredi devant l'annonce d'un retrait de forces russes de Crimée, en soulignant qu'il fallait d'abord le "vérifier". Ce serait, "si c'était vrai, sans doute" un signe de détente, a-t-il très prudemment commenté sur la radio France Inter. "Il faut toujours vérifier", a-t-il toutefois ajouté.
La Russie n'a pas précisé l'ampleur ni le calendrier de ce retrait. Plus de 100 000 militaires sont déployés selon les Occidentaux aux frontières ukrainiennes avec quantité de matériel lourd. Et d'importantes manoeuvres russo-bélarusse se poursuivent jusqu'au 20 février au Bélarus, voisin pro-russe de l'Ukraine.