Fil d'Ariane
Une frappe russe sur la ville méridionale de Kherson mardi matin a privé d'électricité 45.000 de ses habitants, a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga, accusant Moscou de "violer" à nouveau un accord sur une trêve partielle.
Sur cette photo fournie par l'Administration militaire régionale de Kherson le jeudi 20 février 2025, on voit un bâtiment gravement endommagé par une frappe russe à Kherson, en Ukraine.
"La Russie continue de violer cet accord", a lancé le ministre en évoquant le fragile compromis annoncé la semaine passée par Washington après des pourparlers séparés entre Kiev et Moscou, qui a envahi l'Ukraine il y a trois ans.
"Ce matin, une énième frappe russe a endommagé un site énergétique à Kherson privant d'électricité 45.000 habitants", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse avec son homologue lituanien.
Après plusieurs jours de négociations séparées avec Ukrainiens et Russes, les Etats-Unis avaient diffusé la semaine dernière deux communiqués distincts évoquant un moratoire sur les bombardements d'installations énergétiques des deux camps.
Mais aucune date précise n'y était évoquée, ni aucune condition, et la Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement depuis de violer cet accord.
Mardi, le ministère russe de la Défense a une nouvelle fois affirmé que les forces ukrainiennes avaient attaqué une infrastructure énergétique dans la région frontalière de Belgorod.
La Russie, dont l'invasion de l'Ukraine a fait des centaines de milliers de morts et de blessés, a aussi provoqué des destructions massives dans le pays voisin, ravageant notamment son réseau énergétique.
En réponse, l'Ukraine attaque régulièrement avec des drones des sites énergétiques en territoire russe, le plus souvent des raffineries et des dépôts de carburants, assurant que ceux-ci servent à approvisionner l'armée russe.
Andriï Sybiga a par ailleurs déclaré que l'Ukraine souhaite aboutir à un accord sur les minerais "mutuellement acceptable" avec les Etats-Unis, après des critiques de médias et responsables politiques ukrainiens considérant le dernier projet américain comme très défavorable à Kiev.
"Ils est toujours important de renforcer la présence d'entreprises américaines en Ukraine et nous allons travailler avec nos collègues américains pour parvenir à un texte mutuellement acceptable", a déclaré le ministre.
Kiev a reçu la semaine passée une nouvelle version de ce document donnant aux Etats-Unis l'accès aux ressources minérales ukrainiennes, la signature d'un premier accord-cadre en ce sens ayant échoué en février, à la suite d'une spectaculaire joute verbale entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et américain Donald Trump à la Maison Blanche.
L'administration américaine veut désormais parvenir à un nouvel accord, en échange du soutien militaire et financier déjà fourni à Kiev pour faire face à l'invasion russe.
Dimanche, M. Trump a averti M. Zelensky qu'il aurait de "gros problèmes" en cas de rejet de ce texte.