Fil d'Ariane
Après un an de guerre menée par Israël sur la bande de Gaza, le bilan des pertes humaines et matérielles est lourd. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes dans l'enclave palestinienne où 97 otages israéliens sont encore retenus. Les deux tiers des bâtiments ont été détruits par les bombardements.
Les destructions causées par l'offensive aérienne et terrestre israélienne sont visibles à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le vendredi 13 septembre 2024.
Depuis le début de la guerre avec Israël, déclenchée par l’attaque du Hamas sur son sol le 7 octobre 2023, 41 870 personnes sont mortes dans le territoire palestinien, d’après le dernier bilan du ministère de la Santé de la bande de Gaza, publié dimanche 6 octobre. 45 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, selon le même bilan. Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas ajoute que 97 166 personnes ont été blessées dans l’enclave palestinienne depuis le début de la guerre.
Des Palestiniens transportent des membres de leur famille tués lors du bombardement israélien du camp de réfugiés de Nusseirat vers un camion à l'hôpital Al Aqsa à Deir al Balah, dans la bande de Gaza, le jeudi 15 février 2024.
« Il n'est pas invraisemblable d'estimer que jusqu'à 186 000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza », estimait la revue scientifique « The Lancet » en juillet dernier. Les auteurs de l’étude expliquent qu’il faut prendre en compte les morts indirectes : « Les conflits armés ont des répercussions indirectes sur la santé, au-delà des dommages directs causés par la violence. »
Voir Un an de guerre à Gaza : quel avenir pour l'enclave dévastée ?
L’attaque du 7 octobre est la plus meurtrière de l’histoire d’Israël. Elle provoque la mort de 1 205 personnes, en majorité civiles, et plus de 5 000 blessés, selon un décompte de l’AFP. Ce chiffre inclut les otages israéliens tués en captivité. 348 soldats israéliens ont été tués sur la bande de Gaza depuis le début de l’offensive terrestre, selon les chiffres de l’armée.
Sur les 251 otages capturés par le Hamas le 7 octobre, 117 ont été libérés par le Hamas, le plus souvent en échange de prisonniers palestiniens. 97 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza. Parmi eux, 33 sont déclarés morts par l’armée israélienne.
Voir Israël-Gaza : les otages ont-ils été oubliés ?
Plus de 12 000 enfants auraient été blessés durant cette année. Un enfant est tué ou blessé toutes les 10 minutes, révèle l’Unicef en octobre. Plus de 11 000 ont été tués par l’armée israélienne.
Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies se dit « gravement préoccupé par l’impunité dont jouissent les forces armées et de sécurité responsables de la mort et des blessures d’enfants ». Il déplore également « l’absence d’informations sur le nombre d’enquêtes, d’inculpations et de condamnations liées à de tels cas depuis le 7 octobre 2023 ».
Le Bureau de presse du Hamas indique qu’Israël a décimé 902 familles palestiniennes à Gaza en un an. « Tous les membres de ces familles ont été tués depuis le début de la guerre génocidaire menée dans la bande de Gaza, le 7 octobre 2023 », précise le communiqué du Bureau de presse publié sur Telegram.
82% des infrastructures de santé et 92% des infrastructures scolaires de Gaza ont été détruites par les bombardements israéliens, décompte l’Unicef en octobre. Au total, 163 778 bâtiments ont été détruits, soit les deux tiers des bâtiments de la bande de Gaza. Une donnée calculée par les Nations unies grâce à des images de haute résolution collectées en septembre dernier. « Ces 66 % des bâtiments endommagés dans la bande de Gaza correspondent à 163 778 structures au total », précise le rapport.
Des Palestiniens observent les dégâts causés par une frappe aérienne israélienne sur un camp de tentes bondé abritant des Palestiniens déplacés par la guerre à Muwasi, dans la bande de Gaza, le 10 septembre 2024.
9 habitants de la bande de Gaza sur 10 ont été déplacés au moins une fois, depuis le début de la guerre. 86% du territoire est sous ordre d’évacuation, d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). 1,9 million de personnes vivant à Gaza, soit 80% de la population, ont été déplacées, selon un décompte de l’ONU datant de juillet.
(Re)lire Bande de Gaza : frappe sur une école refuge
Plus de 300 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, dont 192 membres de l’UNWRA, révèle le groupe de recherche « The Aid Worker Security database ». « La normalisation de la violence contre les travailleurs humanitaires et le fait que personne ne rende de comptes sont inacceptables, inadmissibles et extrêmement dangereux pour les opérations humanitaires, partout », dénonçait Joyce Msuya, cheffe par intérim de l'OCHA.
Au moins 137 journalistes et travailleurs des médias ont été tués depuis le début de la guerre, d’après Reporters Sans Frontières (RSF).
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) considère cette période comme « la plus meurtrière pour des journalistes depuis des décennies ». Il demande que des mesures soient prises « contre l’assassinat sans précédent de journalistes et d’autres violations de la liberté des médias par les autorités israéliennes ».
Des Palestiniens marchent au milieu des destructions causées par une offensive aérienne et terrestre israélienne à Jebaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le jeudi 30 mai 2024.
En l’espace d’un an, Gaza aura connu 8 jours de répit pendant lesquels elle n’aura pas été bombardée par Israël. D’après les données indépendantes de l’organisation « Action on Armed Violence », l’armée a bombardé des maisons chaque 4 heures, des tentes et des abris temporaires chaque 17 heures, des écoles et des hôpitaux tous les 4 jours et des points de distribution d’aide et des entrepôts tous les 15 jours.
La Société des prisonniers palestiniens a déclaré que les forces israéliennes avaient arrêté plus de 1 450 Palestiniens de Cisjordanie depuis le 7 octobre. 505 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués depuis la même date par l’armée israélienne, d’après le Bureau des droits de l’Homme des Nations Unies.
Depuis le début de l’offensive israélienne sur le Liban, 2 059 personnes sont mortes dans les bombardements, relaye le quotidien francophone libanais L’Orient Le Jour. Au moins 9 755 ont été blessées.
Bâtiments détruits sur le site des frappes aériennes israéliennes à Dahiyeh, Beyrouth, Liban, dimanche 6 octobre 2024.
Il y aurait environ 350 000 déplacés internes au Liban. Le chiffre a triplé en 10 jours depuis l’intensification des bombardements israéliens, indique l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Fin septembre, 100 000 personnes avaient fui le Liban vers la Syrie, d’après l’UNHCR, agence de l’ONU pour les réfugiés.
(Re)lire Ballottés d'une guerre à l'autre: les réfugiés syriens au Liban rentrent chez eux
Un représentant de l’agence indiquait que 80% de ces personnes sont des Syriens qui rentrent dans leur pays, et que 20% sont des Libanais qui fuient le leur.