Un émoji contre le cyberharcèlement

Un nouvel émoji est arrivé, proposé dans le cadre d’un effort international baptisé "I am a witness", (je suis témoin), pour lutter contre le cyber-harcèlement.
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émoji
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Les émojis, ces minuscules pictogrammes de la taille d’un caractère – qui expriment une idée ou une émotion – sont devenus à tel point partie intégrante de nos communications électroniques, que beaucoup d’entre nous ne peuvent plus envoyer un texte sans avoir recours à eux.

Dernièrement, 38 nouveaux symboles sont venus se rajouter à leur répertoire. Parmi eux, le tant attendu doigt d’honneur, des visages de couleurs (parce qu’il manquait de diversité), une femme enceinte, un clown, une bouteille de champagne…

Mais un émoji en particulier a attiré la curiosité. Différent des autres, en noir et blanc, représentant un oeil à l’intérieur d’une bulle, une version stylisée de «l’oeil-qui-voit-tout.» Que pouvait-il bien signifier? Un moyen d’exprimer notre désaccord avec les programmes de surveillance de nos gouvernements? La réalité est tout autre. Il s’agit d’un symbole proposé dans le cadre d’un effort international baptisé "I am a witness", (je suis témoin), pour lutter contre le cyber-harcèlement.

L’utilisation de cet émoji dans un texte signalera un comportement abusif et fera comprendre à celui qui a posté un tel message, que d’autres ont les yeux rivés sur lui.
Les ados ont enfin à leur portée un symbole pour dénoncer un acte de cruauté, tout en leur permettant de témoigner leur solidarité envers celui qui en est la victime.

Et ils seraient nombreux. Un enfant sur cinq a été harcelé sur Internet selon un sondage récent par la société de recherche YouGov auprès de 4,700 jeunes dans 12 pays. Et 90% des ados âgés entre 12 et 17 ans auraient été témoins d’un acte d’intimidation sur les réseaux sociaux et l’auraient ignoré, de peur d’être harcelé à leur tour.

Le pouvoir du regard sur le comportement d’autrui est reconnu depuis longtemps en psychologie. Et intervenir en manifestant une désapprobation dès le premier signe d’agressivité peut le stopper sur le champ dans 60% des cas.

Le nouvel émoji, un symbole pour dire «Je suis témoin,»  «Je prends la parole,» «Je fais quelque chose contre le cyber-harcèlement.» Il s’agit du premier émoji pour le bien social. Une campagne truffée de célébrités va en assurer la promotion.

Article publié sur le site de nos partenaires de la rédaction Le Temps