Le médiatique Peter Turkson Ancien archevêque de Cape Coast au Ghana, qui a oeuvré pour la paix dans son pays (notamment au moment des élections de 2008) et pour la mise en place d'un système de santé pour tous, Peter Turkson est parvenu ces dernières années à occuper des postes clés au sein du Vatican. En octobre 2009, nommé par Benoît XVI en personne, ce polyglotte (six langues à son actif) devient le rapporteur du synode africain qui rassemble, pendant trois semaines à Rome, pas moins de 250 évêques et experts chargés de plancher sur les problèmes et perspectives du continent africain. Un poste influent qui avait été occupé par un certain Karol Wojtyla (avant qu'il ne devienne Jean-Paul II) au moment du synode sur l'évangélisation en 1974. A cette occasion, Peter Turkson se permet de sortir du rang. Lors
d'une conférence de presse à Rome (en lien, une vidéo en anglais), il se démarque du discours classique de l'Eglise. D’une part, il admet l'usage du préservatif dans un couple si l'un est infecté par le virus. Tout rappelant l'importance de « la fidélité et l'abstinence ». D’autre part, quand un journaliste évoque la possibilité d’un pape noir, il rétorque : « pourquoi pas un pape africain si Dieu le veut ? », évoquant par ailleurs la présidence de Barack Obama ou la responsabilité passée de Kofi Annan à la tête de l'ONU. Des déclarations inhabituelles de la part d'un cardinal. Mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre son ascension au sein du Vatican. Dans la foulée du synode africain, Peter Turkson est nommé, toujours par Benoît VXI, président du prestigieux conseil pontifical « Justice et Paix », succédant au cardinal italien Renato Raffaele Martino. Mais, en 2012, il se retrouve au coeur d'une embarrassante polémique. Il diffuse lors du synode des évêques à Rome, une vidéo douteuse, intitulée Muslim Demographics. Disponible sur internet, elle pronostique la disparition de l'Europe chrétienne, menacée par la forte natalité des musulmans. Plusieurs évêques font part de leur indignation à la presse. Parmi eux, Mgr André Vingt-Trois, l'archevêque de Paris, qui exprime son « désaccord très net » avec les thèses d'une vidéo « qui s'apparente à de la propagande », indiquant qu'il ne fallait pas que « la nouvelle évangélisation devienne une croisade ». L'étoile montante de l'Eglise fait alors son mea-culpa et dit regretter cette diffusion « maladroite » dans u
ne interview au quotidien italien La Stampa. Résultat, son statut de papabile en prend un coup mais reste encore crédible.