Cinq entreprises ont été sélectionnées dans le cadre d'un concours, le Google Lunar Xprize, et l'une d'entre elles devrait poser un robot sur la Lune avant la fin de l'année 2017. Une nouvelle ère de conquête de l'espace par des sociétés commerciales est-elle en train de débuter ?
Le projet des trois dirigeants de Moon Express, l'une des entreprises finalistes du
Google Lunar XPRIZE (GLXP), est à la fois simple à comprendre…et fascinant : envoyer un engin se poser sur la Lune.
Aucune entreprise privée n'a jamais réussi cet exploit, réservé jusque-là à quelques agences spatiales des grandes nations : Etats-Unis, Russie et Chine. Il faut dire que le coût et les moyens humains pour prétendre mettre en œuvre un programme spatial lunaire sont imposants. A moins que les progrès technologiques ne démontrent le contraire.
2017 : année de la conquête spatiale à l'échelle des entreprises ? La déclaration de l'un des directeurs du GLXP, organisateur de cette conquête spatiale d'un nouveau genre, le croit : "
Chaque équipe a repoussé les limites démontrant qu'il n'était pas nécessaire d'avoir la puissance d'un gouvernement pour envoyer une mission sur la Lune".
Des startup, un concours et la Lune en objectif
Le Google Lunar XPRIZE est un concours lancé par le géant d'Internet Google qui a sélectionné cinq entreprises sur seize concurrentes, aptes, selon l'entreprise californienne, à atteindre l'objectif de 20 millions de dollars de récompense : poser un robot sur la Lune, lui faire parcourir au moins 500 mètres et envoyer les images en Haute définition sur terre.
Moon Express, une startup fondée en 2010, a été sélectionnée par le GLXP, et affirme pouvoir envoyer son atterrisseur MX-1E sur la Lune en l'embarquant au préalable dans une fusée expérimentale nommée Electron, fruit du travail de l'entreprise Rocket Lab. Seul hic : aucune fusée Electron n'a jamais encore quitté l'atmosphère.
Quatre autres entreprise sont donc elles aussi en lice et pourraient bien parvenir à gagner le concours : une ONG israélienne, SpaceIL, qui collabore avec Space X, l'entreprise du patron de Tesla, Elon Musk ; Synergy Moon, une équipe internationale qui annonce vouloir utiliser la fusée expérimentale Neptune 8 fabriquée par Interorbital System ; Team Indus qui serait propulsée par l’Agence spatiale indienne et Hakuto, une startup japonaise qui utiliserait la même capsule que sa rivale Team Indus.
Ambition technique et… commerciale
L'équipe israélienne de SpaceIL a réservé sa place dans une fusée Falcon 9 de SpaceX et prévoit de déployer son rover avec son atterrisseur lunaire Sparrow d'ici fin 2017. Les fusées Falcon 9 de Space X sont déjà allées dans l'espace, et plusieurs d'entre elles sont revenues sur terre, une première dans l'industrie spatiale.
Les entreprises, Moon Express et Synergy Moon veulent, quant à elles, envoyer leurs engins lunaires à l'aide de fusées expérimentales développées par des firmes privées. La prise de risque pour ces entreprises est maximale, et les paris sont ouverts pour savoir qui parviendra à poser un engin sur la Lune en 2017.
Au delà de l'exploit technique, ces firmes ne tentent pas seulement d'atteindre la Lune pour la seule gloire ou toucher les 20 millions de dollars promis par le GLXP. Moon Express, par exemple, a déjà annoncé qu'elle avait signé pour trois missions lunaires jusqu'en 2020 et compte débuter une exploitation minière sur notre satellite. Une entreprise commerciale posera-t-elle un engin sur la Lune en 2017 ? Probablement, mais à la condition que tout se déroule comme prévu. Et dans le domaine, ce n'est pas encore le cas à tous les coups…