El Espectador, journal de Colombie, le pays natal de l'écrivain, salue son héros “Gabriel pour toujours“
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Le prix Nobel colombien de littérature Gabriel Garcia Marquez, considéré comme un des plus grands écrivains de langue espagnole, est mort jeudi 17 avril 2014 à son domicile de Mexico quelques jours après avoir été hospitalisé pour une pneumonie. La disparition de ce géant des lettres a plongé toute l'Amérique latine dans le deuil, en témoignent les Unes de la plupart des quotidiens. Et au delà, le monde entier salue une écriture généreuse et chantante qui réjouit toujours tant de lecteurs.
"Mille ans de solitude et de tristesse pour la mort du plus grand Colombien de tous les temps". C'est par ce message sur son fil twitter que le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé, en écho à l’œuvre majeure du poète écrivain Cent ans de solitude, le décès de Garbriel Garcia Marquez au Mexique où il vivait depuis plus de 50 ans. Celui que toute l'Amérique latine surnommait Gabo avait 87 ans et n'était pas parvenu à se relever d'une pneumonie qui l'avait conduit à l'hôpital au début du mois d'avril.
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Mil años de soledad y tristeza por la muerte del más grande colombiano de todos los tiempos! Solidaridad y condolencias a la Gaba y familia
Le Colombien est considéré comme l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature de langue espagnole. Mais c'est Cent ans de solitude, roman publié en 1967, traduit depuis en 35 langues, et vendu à plus de 30 millions d'exemplaires, qui lui a donné une audience planétaire. Le père du "réalisme magique" est l'auteur de quelques-uns des romans les plus populaires du XXe siècle comme Pas de lettre pour le colonel (1961), Chronique d'une mort annoncée (1981) et L'amour au temps du choléra (1985). Prix Nobel de littérature en 1982, son œuvre "où s'allient le fantastique et le réel dans la complexité riche d'un univers poétique reflétant la vie et les conflits d'un continent" avait été salué unanimement par l'académie tout entière.
Une vie écrite entre les lignes, Gabriel Garcia Marquez en images
18.04.2014récit Karine Henry, jt TV5MONDE
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Mémoire de mes putains tristes, son dernier roman paru en 2004, voulait peut-être conjurer l'attente de la mort en commençant ainsi : " L'année de mes quatre-vingt-dix ans, j'ai voulu m'offrir une folle nuit d'amour avec une adolescente vierge. Je me suis souvenu de Rosa Cabarcas, la patronne d'une maison close qui avait l'habitude de prévenir ses bons clients lorsqu'elle avait une nouveauté disponible. Je n'avais jamais succombé à une telle invitation ni à aucune de ses nombreuses tentations obscènes, mais elle ne croyait pas à la pureté de mes principes. La morale aussi est une affaire de temps, disait-elle avec un sourire malicieux, tu verras. "
L'hommage unanime et planétaire à “Gabo“
Réalisme magique et éternel recommencement
Une édition originale de “Cent ans de solitude“ en 1967, avec une dédicace à son éditeur argentin “pour tous les vents qui amènent aux éléphants“, source Christie's
Cent ans de solitude (Cien años de soledad) combine réalisme et fantastique dans une langue, touffue, sans retour à la ligne, riche et colorée. L'ouvrage a été rédigé en 1965 au Mexique et publié deux ans plus tard, en mai 1967, à Buenos Aires, en Argentine. Il retrace le parcours de la famille Buendia sur six générations, habitant le village imaginaire de Macondo et acculée à vivre cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquíades, et condamnée à traverser l'histoire guerrière et chaotique de la Colombie.