Fil d'Ariane
La ministre allemande, Ursula von der Leyen prend la tête de la Commission, la Française Christine Lagarde, la BCE et le Premier ministre libéral belge Charles Michel hérite lui de la présidence du Conseil européen.
Médecin de formation, mère de sept enfants, Ursula von der Leyen avait un temps été pressentie pour succéder à Mme Merkel. A 60 ans, cette native de Bruxelles, polyglotte - elle parle couramment français et anglais - est cependant impopulaire en Allemagne, en raison d'un bilan controversé au ministère de la Défense. Mais sa candidature, qui devra être validée au Parlement européen, rencontre l'hostilité du groupe socialiste."Cette proposition nous déçoit beaucoup", a déclaré la présidente du groupe socialiste, l'Espagnole Iratxe Garcia.
Après une nuit de marchandages stériles entre dimanche et lundi, les 28 s'étaient promis de se mettre d'accord pour éviter de prêter le flanc aux attaques des populistes en offrant l'image d'une Europe divisée.
Dans la matinée de mardi, un compromis soutenu par l'Allemagne, la France, l'Espagne et les Pays-Bas, pourtant en passe de faire consensus ce week-end, était définitivement enterré, selon plusieurs sources proches des discussions.
Il s'agissait de nommer le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans à la Commission, l'Allemand Manfred Weber, chef de file du PPE (droite) au Parlement, et un couple PPE-libéral pour le Conseil et le Haut représentant.
Mais les quatre pays du "groupe de Visegrad" se sont frontalement opposés au Néerlandais, responsable, en tant que premier vice-président de la Commission, de procédures de sanctions contre la Pologne et la Hongrie pour des accusations de violations de l'Etat de droit.
D'autres pays - Irlande, Lettonie, Croatie, selon une source européenne - ont rejeté cette combinaison conclue sans eux.
"Tout le monde doit comprendre qu'il faut bouger un peu. Et je dis bien tout le monde", avait lancé mardi Angela Merkel.
Le sommet avait été interrompu lundi à la mi-journée, avec un nouveau rendez-vous mardi matin, rare décision qui a contraint 28 chefs d'Etat et de gouvernement à chambouler leur agenda. M. Macron s'était emporté lundi contre cet "échec".
Le renouvellement de ces postes est rendu complexe par le morcellement du paysage politique européen. Les élections de mai ont vu le tandem PPE et social-démocrate perdre le contrôle de la majorité qu'il détenait au Parlement européen.
La situation n'est pas pire qu'en 2014, où il avait fallu trois sommets pour attribuer la présidence de la Commission à Jean-Claude Juncker (PPE), qui quittera son poste le 31 octobre.