La faute aux médias ? La médiatisation ? Encore un coup de pharmas prises en défaut et couvertes par les politiques ? serait-on tenté de dire. De fait, l’affaire est bel est bien devenue politique. Alors que les médias, oui, "se sont largement emparés du sujet, la communication par les institutions est forcément difficile", déplore ainsi le
Journal international de médecine : "Les autorités tentent d’abord de rappeler les bénéfices d’une vaccination contre la grippe et espèrent que cette affaire ne mettra pas à mal les résultats de la campagne en cours. Mais ces messages sont bien moins largement diffusés que ceux des associations de consommateurs qui déjà ont appelé à la suspension de la campagne de vaccination. Difficile également de faire entendre qu’il n’existe aucun lien avéré pour l’heure entre les décès recensés et l’utilisation du vaccin. S’agissant de sujets souvent âgés voire très âgés […], une coïncidence ne peut évidemment être écartée. Mais dans un contexte où […] la défiance à l’égard de la vaccination et de l’industrie pharmaceutique n’a besoin que d’une affaire comme celle-ci pour s’enflammer, cette explication n’est guère audible." De Rome à Bruxelles Voilà pourquoi sans doute Luca Pani, le directeur général de l’AIFA, s’est fait vacciner lundi au cours d’une émission télévisée sur la première chaîne de télévision italienne RAI 1 avec le produit de Novartis. Voilà pourquoi, pendant ce temps, les pro-vaccination martèlent que "d’une manière générale, l’efficacité de la vaccination contre la grippe sur la réduction de la mortalité spécifique n’est plus à démontrer". D’ailleurs, les autorités sanitaires italiennes ont réitéré lundi leurs appels à la confiance, en rappelant que la grippe faisait chaque année quelque 8000 morts à travers le pays. Et plus tôt dans la journée, les ministres de la Santé de l’UE ont également serré les rangs en faveur de la vaccination, qui suscite une méfiance croissante des Européens. Pour Beatrice Lorenzin, la ministre italienne, qui communique naturellement avec vigueur sur ce sujet suite à cette affaire, il existe un "faux sentiment de sécurité" entretenu en Europe face aux menaces sanitaires. L’exemple d’Ebola L’épidémie d’Ebola en Afrique, dit-elle, "devrait rappeler à chacun l’importance de la lutte contre les agents pathogènes. Nous devons inverser la tendance actuelle de scepticisme", qui risque de ramener en Europe des épidémies de poliomyélite, rubéole ou tuberculose, a également plaidé le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis. Bref, "n’ayez pas peur des vaccins", c’est le message lancé par l’Union européenne, selon le site
Pourquoi Docteur ? Et ce n’est sans doute pas la dernière fois que les antivaccins auront eu l’occasion d’exprimer leurs craintes.