Fil d'Ariane
Dans les jeux de hasard, il n’y a pas vraiment de règles, hein? Les faits sont avérés par un témoignage capital dans l’avancée de cette quête médiatique, recueilli pas la TNTV, en Polynésie française: «Une joueuse confie qu’elle ne joue pas forcément pour les grands événements. C’est avant tout une question de feeling: «Quand mon cœur le veut, je joue. Mais quand ça ne me dit rien, alors je ne joue pas… Il y a un temps pour tout, si cette chance te tente… Tu ne vis qu’une seule fois… alors il vaut mieux la tenter.». Ben oui, quoi.
A ce propos, de toute manière, il y a quand même des cas. Existants. Prouvés. Le Parisien a ressorti de ses archives «les histoires incroyables des derniers gagnants ayant raflé la mise en ce jour si particulier», c'est dire. Et le site Sudinfo a trouvé LE truc génial: grâce à son test, il détermine «si vous pouvez plutôt jouer à la loterie ou juste rester caché sous votre couette». C’est évidemment infaillible. Et du belge, donc c’est bon.
En attendant, «vous ne savez plus quoi croire», avouez. C’est normal. Alors reprenons depuis le début. Dans la chrétienté (mais pas que), «le 13 a mauvaise réputation depuis que Judas l’a trahi (en même temps que le Christ). En se joignant aux 11 apôtres attablés, celui qui devait dénoncer Jésus aux Romains porta un coup durable à la réputation du 13e invité. De nos jours encore, une tablée de 13 personnes n’inspire pas confiance…» Voilà pour l’histoire. Pardon, avec un grand H.
Passons aux statistiques. Le contraire serait rigolo, mais hélas, «rien ne permet de prouver qu’un vendredi 13 soit un jour de déveine plus qu’un autre. Ils ne sont ni plus rares, ni plus fréquents, avec 688 occurrences au cours des 400 dernières années, pile dans la moyenne.» Mince. Consolation: cela fait plusieurs heures que des tas de médias – dont Euronews – nous disent que ce «vendredi 13, un ovni va entrer en collision avec la Terre». Ce devrait déjà être fait, au large du Sri Lanka. On est sans nouvelles.
Malgré tout, LHP écrit encore que «les comportements s’en trouvent bel et bien modifiés, jusque pour les esprits les plus rationnels». D’après une étude de la University of Chicago Booth School of Business repérée par le site ScienceDaily, «superstition et rationalité peuvent très bien cohabiter». Certains en profitent: selon le très sérieux Telegraph britannique, «les assureurs enregistrent moins d’accidents domestiques et sur la route les vendredis 13. De peur d’en avoir un, tout le monde se montre plus prudent.»
Est-ce que c’est pas dingue, ça ?
Retrouvez ici l'article de Olivier Perrin et dans son intégralité sur le site du Temps