Fil d'Ariane
"La France reconnaît Juan Guaido comme 'président en charge' pour mettre en oeuvre un processus électoral", a tweeté ce lundi matin le président français Emmanuel Macron, après l'expiration d'un ultimatum européen au président Nicolas Maduro :
Les Vénézuéliens ont le droit de s’exprimer librement et démocratiquement. La France reconnaît @jguaido comme « président en charge » pour mettre en œuvre un processus électoral. Nous soutenons le Groupe de contact, créé avec l’UE, dans cette période de transition.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 4, 2019
Plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la France, l'Espagne et le Royaume-Uni, avaient donné jusqu'à dimanche à M. Maduro pour convoquer une nouvelle élection présidentielle, faute de quoi ils reconnaîtraient son rival Juan Guaido, président du Parlement, comme président par intérim.
C'est chose faite ce lundi matin : France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Suède, Danemark, Autriche, Pays-Bas, Portugal, Finlande, Lituanie, Estonie, Lettonie, Luxembourg ou encore République Tchèque reconnaissent, ce lundi 4 février, Juan Guaido comme "président par intérim" et légitime pour organiser des élections présidentielles rapidement.
Face au "refus du président Maduro d'organiser des élections présidentielles qui seraient de nature à clarifier, 'séréniser' la situation au Venezuela (...) nous considérons que M. Guaido a la capacité, la légitimité, à organiser ces élections", déclarait peu avant le tweet du président français, son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la radio France Inter.
Interrogé sur la possibilité d'une reconnaissance officielle par l'Union européenne de M. Guaido comme président par interim du Venezuela, Jean-Yves Le Drian, a laissé la porte ouverte.
"Nous allons nous mettre en relation avec nos collègues européens pour reformuler cette demande et faire en sorte qu'un groupe de contact que nous nous proposons de créer pour accompagner la transition puisse se mettre en oeuvre, avec les pays européens qui voudront bien s'y joindre", a-t-il dit.
"Ce pays est aujourd'hui exangue, il y a de très nombreux réfugiés, il y a une oppression, il y a une inflation épouvantable, le peuple est dans la rue", a-t-il souligné.
Le ministre français des Affaires étrangères a récusé les accusations d'ingérence, formulées notamment par la Russie qui soutient le président Nicolas Maduro.
"Nous percevons les tentatives de légitimer l'usurpation du pouvoir comme une ingérence directe et indirecte dnas les affaires internes du Venezuela", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Ce n'est pas de l'ingérence, à partir du moment où il y a une crise dans un pays, qu'il y a un appel du président Guaido à le soutenir pour rétablir la démocratie", a estimé M. Le Drian.
Juan Guaido qui s'était proclamé le 23 janvier président par intérim du Venezuela, a déjà été reconnu par les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et de nombreux pays d'Amérique latine.