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©TV5Monde/Audrey Herman
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Venezuela : le président Maduro se pose de nouveau en médiateur

Le président Nicolas Maduro a annoncé le lundi 12 juin 2017 au soir à la télévision qu'il allait demander à nouveau au Pape François de se poser en médiateur dans la crise que traverse le pays. Explications
 
Jeudi, l'Église vénézuélienne a demandé le soutien du pape François en vue d'apporter une aide humanitaire à la population du Venezuela, à l'occasion d'une rencontre ce jeudi au Vatican avec le chef de l'Eglise catholique.

"Tout le peuple souffre de la faim, d'une absence de médicaments, de l'insécurité", sans compter la mort violente déjà de 66 manifestants, a expliqué dans la soirée le président de la conférence épiscopale du Venezuela Diego Padron, devant des journalistes.

Pendant l'entrevue de cinquante minutes avec deux cardinaux et quatre évêques vénézuéliens, le pape argentin a souligné qu'il était "très informé et très touché par les informations qu'il reçoit chaque jour, concernant en particulier la souffrance du peuple et que nous pouvons compter sur son plein appui", a dit Mgr Padron.
"Le pape a un grand rayon d'action" et "tous les contacts et le poids moral pour parler aux gouvernements", "il peut faire beaucoup en faveur du Venezuela", a-t-il estimé.
"Nous ne représentons aucune ligne politique", a insisté le président de la conférence épiscopale, critiquant néanmoins le changement de Constitution voulu par le gouvernement socialiste du Venezuela. 
"La solution, c'est que le gouvernement admette dans les plus brefs délais que ses politiques sont erronées" et que le pays "s'ouvre à l'aide humanitaire", a estimé Mgr Padron.
"Le peuple a besoin de nourriture, de médicaments, de sécurité, d'élections, du respect de sa dignité et du droit de manifester", a-t-il insisté, jugeant que "ceci ne s'obtient pas avec un changement de Constitution".
Fin avril, le pape avait assuré que le Saint-Siège était disposé à intervenir en tant que "facilitateur" face à la crise que traverse le Venezuela, mais dans "des conditions claires".
Huit pays d'Amérique latine, dont le Brésil et l'Argentine, avaient apporté leur soutien à cette proposition. 
La coalition de l'opposition vénézuélienne(MUD) avait toutefois officialisé dans une lettre à François son refus de reprendre langue avec le président Nicolas Maduro "s'il n'y a pas de garanties" sur les modalités de ces conversations.
Un dialogue politique entre pouvoir et opposition avait été entamé en octobre 2016 sous l'égide du Vatican et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur). Mais la MUD avait gelé ces négociations en décembre, accusant le pouvoir de ne pas appliquer des accords déjà conclus sur un calendrier électoral et sur la libération d'opposants emprisonnés.