Un héritage lourd à porter ? Dans les rues de Caracas, au milieu de concerts de pétards, les chavistes ont fêté la victoire. Près d'un kiosque rouge diffusant les messages officiels, Elizabeth Martinez, une ouvrière de 48 ans, jubile. "Je suis en train de fêter la victoire de Maduro et l'amour que je porte à Chavez, un président auquel je serai toujours fidèle", a lancé cette femme affublée d'une moustache postiche, le signe de ralliement des maduristes. Ancien chauffeur de bus et dirigeant syndical à l'imposante carrure, M. Maduro s'est affiché tout au long de la campagne en garantissant des "missions bolivariennes", les programmes sociaux, financés par la manne pétrolière du pays doté des plus grandes réserves de brut au monde. En 14 ans, la part de la population touchée par la
pauvreté a reculé de manière spectaculaire passant de 50 à 29%, selon l'ONU. Des bidonvilles sur les hauteurs de Caracas aux gratte-ciel de la capitale, les fidèles chavistes, réveillés au son du clairon, s'étaient pressés dès l'aube dans les bureaux de vote, afin de défendre cet héritage. La tâche s'annonce loin d'être facile pour Nicolas Maduro, qui a aussi repris le flambeau "anti-impérialiste" en assurant avoir de "nouvelles preuves" de l'"interventionnisme des Etats-Unis" au Venezuela. Outre
une lourde succession , après le vide laissé par l'ancien homme fort du Venezuela, son dauphin, qui doit être investi vendredi prochain pour un mandat de six ans, hérite d'une économie fragile avec une industrie pétrolière à moderniser, une dette égale à la moitié du PIB et une inflation supérieure à 20%, un record en Amérique latine.