Fil d'Ariane
La fin du chavisme au Venezuela à la Une d’El Pais (Madrid) pic.twitter.com/WQbk9N7B2k
— Gilles Klein (@GillesKLEIN) 8 Décembre 2015
"J'ai appelé à une discussion approfondie pour chercher des solutions aux affaires du pays. Une discussion pour plus de révolution (...) pour reconstruire une nouvelle majorité révolutionnaire", a-t-il déclaré depuis le palais présidentiel de Miraflores à Caracas.
De son côté, Jesús Torrealba, le porte-parole de la Table de l'unité démocratique a évoqué la priorité des Venezuéliens : " la MUD doit se réinventer pour faire face à la crise économique. Nous avons une immense responsabilité".
La MUD a promis deux choses pour le premier semestre 2016 : faire des réformes économiques et amnistier les 75 prisonniers politiques qu'elle a recensés.
Pays dont les réserves pétrolières sont les plus grandes du monde, le Venezuela a vu son économie s'effondrer ces derniers mois au même rythme que les cours du brut. Pénuries au quotidien et inflation galopante (200% selon les experts) suscitent un mécontentement populaire qui a profité à l'opposition.
Quant aux prisonniers, une majorité simple suffit à enclencher les procédures nécessaires à les libérer. La MUD souhaite faire passer une loi d'amnistie. Le leader de l'opposition, Leopoldo López, en bénéficierait. Il a été condamné à 13 années et 9 mois de prison "pour incitation à la violence à l'égard du gouvernement", dans le cadre des violentes manifestations contre Maduro, en 2014.
Pour l'analyste Colette Capriles, "il va y avoir une tension entre la demande d'un changement politique et la demande de la vie quotidienne, de sortir de la crise économique et sociale".
Edward Glossop, analyste de Capital Economics, n'est pas optimiste : "Même dans le scénario le plus favorable, il est improbable que cela conduise à un grand virage vers une politique économique plus orthodoxe", dit-il, prévoyant, dans ce régime présidentiel où Nicolas Maduro a souvent le dernier mot, "une lutte désordonnée de pouvoir entre l'Assemblée et le président".
"La séparation des pouvoirs doit être donc claire et nette", ajoute dans ce sens Paula Vazquez, spécialiste du Venezuela au CNRS. Car le président actuel du Parlement, Diosdado Cabello, est le bras armé de l'exécutif au Parlement.
"Le risque de générer plus d'ingouvernabilité est très élevé, tant pour le gouvernement que pour l'opposition", estime la politologue Elsa Cardozo, de l'université Simon Bolivar.
Car effectivement l'opposition est profondément divisée. Pour dissimuler ou au moins minimiser ses divisions historiques, la coalition née en 2009 avec pour seul objectif de battre Hugo Chavez, a axé son discours sur un seul mot: "changement".
Son seul objectif commun a été pour l'instant la victoire aux élections et donc en finir avec le chavisme. A l'épreuve du pouvoir, des courants diamétralement opposés auront du mal à cohabiter et à trouver une stratégie commune.