Il est vrai aussi que rien ne prédestinait cet ancien chauffeur de métro, virulent syndicaliste, à peine le bac en poche, à devenir le chef d'une diplomatie, quelle qu'elle soit. Mais Hugo Chavez se cherchait un homme de confiance qui ne contredirait pas ses messages anti-impérialistes. Il savait qu'en choisissant un homme simple, certainement complexé, personne ne ferait entendre sa voix à sa place. Pour beaucoup, il restera longtemps un mauvais "Chavez bis". Physiquement, ils se ressemblent, grand, costaud, physique latino-américain, avec une légère allure en plus de chef d'état arabe, pour Maduro, accentuée par une grosse moustache broussailleuse à la Saddam Hussein. A force d'être dans l'ombre, Nicolás Maduro essaye de faire entendre sa propre voix, sans convaincre d'abord. On raconte, qu'il aurait fait appel à des psychologues pour prendre confiance en soi et savoir contredire ses interlocuteurs. En juillet 2009, il en fait trop, il sur-joue, se veut calife à la place du calife, élève la voix, doigt en l'air menaçant, devant les membres de l'organisation des états d'Amériques (OEA) réunis en session extraordinaire, à l'heure de condamner fermement le
coup d'état au Honduras qui vient de renverser le président Manuel Zelaya, proche d'Hugo Chavez.