Fil d'Ariane
Jets de pierres, barricades, gar lacrymogènes, les rues de Caracas sont devenues le terrain d'une lutte entre deux hommes. Juan Guaido, le jeune président du Parlement dominé par l'opposition, s'est auto-proclamé ce 23 janvier "président" par intérim : "Je jure d'assumer tous les pouvoirs de l'exécutif national en tant que président par intérim du Venezuela".
Son appel à manifester a été suivi par des dizaines de milliers de personnes à travers le pays mais aussi par la diaspora installée dans les pays voisins. A Caracas, pour la première fois, les habitants des barrios, des bidonvilles, sont eux aussi descendus dans la rue. Leur mobilisation pourrait marquer un tournant : "Jusqu'au départ de Maduro les gens resteront dans la rue, nous devons tout détruire, faire tout ce qui est nécessaire pour le faire partir. Nous ne le supportons plus", déclare une manifestante.
Juan Guaido peut compter sur Washington : Donald Trump a été le premier à lui apporter son soutien. Depuis, Emmanuel Macron lui a emboîté le pas, ainsi que plusieurs pays latino-américains.
Du haut de son balcon présidentiel, Nicolas Maduro ne s'avoue pas vaincu, il dénonce un coup d'Etat fasciste et donne 72 heures au personnel diplomatique américain pour quitter le territoire : "J'ai décidé de rompre les relations diplomatiques et politiques avec le gouvernement impérialiste des États-Unis."
Il dispose lui du soutien de la Russie, et d'un atout majeur : l'armée. Son pouvoir s'est considérablement renforcée. Les entreprises nationalisées sont sous le contrôle des militaires et les gradés occupent 1/3 du gouvernement. Ils sont placés aux postes stratégiques, notamment économiques.