Fil d'Ariane
A bord du nouveau bateau de sauvetage, l’heure est aux derniers tests et au rodage. En haute mer, le canot assure la navette entre les embarcations en détresse et le navire. Rien ne doit échapper à la vigilance de la dizaine de marins sauveteurs volontaires qui se préparent à accueillir de nouveau des centaines de rescapés.
Clément est marin sauveteur professionnel et s'est engagé au sein de SOS Méditerranée depuis dix mois. Il effectue des missions de trois semaines en mer et vit l’urgence des opérations de sauvetage, entre grands moments d’humanité et détresse.
On peut se préparer de plein de manières, mais on ne sera pas vraiment préparé à ce qu’on va vivre. La première image qui me vient à l’esprit c’est quand même la première personne que j’ai vu se noyer, forcément, ça m’a bien marqué.
Clément, marin sauveteur à bord de l’Aquarius.
"Il y a une autre image qui m’a bien marqué, d’un sauvetage critique eoù beaucoup de personnes se sont retrouvés dans l’eau en train de se noyer. Une des personnes du bateau qu’on était en train de secourir nous a aidés à aller chercher des gilets de sauvetage dans l’eau, des personnes en train de se noyer, là où nous, on ne pouvait pas être", ajoute Clément, marin sauveteur à bord de l’Aquarius.
Depuis le début de l’année, 1 500 personnes ont perdu la vie en Méditerranée. Ces dernières semaines, les autorités italiennes et maltaises ont refusé d’accueillir les rescapés. Incompréhensible pour l’équipage.
Je viens d’une terre de marin, je suis breton. On m’a toujours dit et on m’a toujours rabâché qu'en mer, on est solidaires.
Tanguy, adjoint du chef de bord de l’Aquarius.
"On m'a toujours rabâché qu'on ne se laissent pas tomber les uns, les autres, que le sauvetage est un devoir qui n’est pas discutable, quelques soient les conditions, quelques soient les gens à secourir. C’est un devoir et c’est un dû", ajoute Tanguy, adjoint du chef de bord de l’Aquarius.
En attendant le départ, l’inventaire se poursuit. Ici les femmes et les enfants recevront les premiers soins. Depuis 2016, l’association a secouru quelques 30 000 personnes tentant de traverser la Méditerranée.