Fil d'Ariane
Pare-brise explosés, commerces saccagés, bâtiments incendiés et ce corps retrouvé, mardi, sous les cendres d'un immeuble : celui d'un musulman. L'une des victimes des affrontements intercommunautaires qui secouent le centre du Sri Lanka depuis plusieurs jours. La victime de trop pour le gouvernement : depuis, le pays tout entier est sous état d'urgence.
Je condamne tous les incidents violents qui ont eu lieu. J'ai aussi demandé à la police d'agir au maximum contre les individus, les organisations et les groupes impliqués dans ces actes de violence.
Maithripala Sirisena, président du Sri Lanka
Pour mettre un terme à cette flambée de violences, forces spéciales de la police et militaires, armés jusqu'aux dents, ont été déployés dans cette région, multiethnique, prisée des touristes. Tout aurait commencé après la mort d'un cinghalais bouddhistes ce week-end. Un chauffeur de taxi, lynché par une foule sans qu'on n'en connaisse officiellement la raison. Pour certains bouddhistes, largement majoritaires dans le pays, les coupables sont les musulmans.
Après les funérailles de la victime, et en guise de vengeance, des habitations et des boutiques appartenant à des musulmans ou encore une mosquée ont été prises pour cibles.
Comme la Birmanie ou la Thailande, le Sri Lanka fait lui aussi face à la montée d'un extrêmisme bouddhiste dirigé généralement contre les musulmans, à peine 10% de la population sri lankaise, accusés entre autres de forcer les gens à se convertir.
L'état d'urgence a été instauré pour 10 jours, mais de nouvelles émeutes ont éclaté dans la nuit de mardi 6 mars au mercredi 7 mars.