Fil d'Ariane
Je suis ici comme président d’une fondation, La France s’engage, qui soutient l’économie numérique dès lors qu’elle porte un projet d’intérêt social, d’intérêt général et qu’elle peut avoir un impact fort sur notre société.
Le numérique c’est une activité qui peut générer de la création de richesses, tant mieux, parfois hélas de la destruction d’emploi. Mais le numérique c’est aussi ce qui peut donner à des associations, à des entreprises d’intérêt général, une portée, une force et une capacité qu’aucune technologie jusqu’à présent ne pouvait procurer.
Que pouvez-vous faire concrètement en tant qu’ancien président de la France?
J’avais lancé ce grand chantier de La France s’engage pour soutenir les initiatives innovantes qui avaient justement cette fonction d’améliorer la vie, de répondre à des besoins, de réparer des dégâts sociaux engendrés par notre mode de vie.
Je me suis dit : qu’est-ce que je dois faire en tant qu’ancien président ?
Poursuivre cette vocation, cette activité, ce grand chantier, mais avec une forme nouvelle qui sera une fondation qui appellera des ressources de l’Etat, mais surtout des ressources de grands contributeurs privés qui ont bien compris ce que l’économie sociale et solidaire pouvait également apporter, y compris pour leurs propres activités.
Concrètement, vous allez sélectionner des start-ups ?
Depuis trois ans nous avons soutenu à peu près une quarantaine de projets qui aujourd’hui se sont considérablement développés. A la fin de l’année, il y aura encore 10 à 15 projets qui seront soutenus financièrement, accompagnés humainement, avec du mécénat qui fera en sorte que les personnes les plus qualifiées des entreprises qui nous soutiennent pourront aller au plus près des créateurs, des innovateurs, pour les accompagner dans leur développement.
J’ai pu mobiliser 30 millions d’euros sur les prochaines années pour soutenir toutes ces initiatives que je considère comme les plus innovantes. C’est vrai qu’il n’y en a pas autant que je peux soutenir qu’il y en a prêtes à se mettre au service de la collectivité mais je dois commencer par prendre celles qui vont avoir valeur d’exemple.
"The US must maximise their advantage by regulating the market." - @fhollande speaking at #WebSummit pic.twitter.com/mc25VwRlvh
— Web Summit (@WebSummit) 7 novembre 2017
Vous avez un exemple en tête de start-up que vous avez soutenu ?
J’ai déjà soutenu une grande association qui forme des jeunes au numérique et qui s’appelle Simplon. Elle fait en sorte que notamment les jeunes demandeurs d’emplois, les jeunes qui sont en rupture, puissent être accueillis et formés. Nous avons aussi fait en sorte qu’une association regroupant toutes les associations puisse accompagner financièrement toutes les initiatives : donc nous avons finalement redéployé, redimensionné, ce que nous faisions nous-mêmes. Et puis sur l’environnement, nous avons soutenu un certain nombre de projets qui, aujourd’hui, permettent de consommer moins, de consommer au plus près.
Nous avons favorisé l’accès à la lecture, et puis il y a une belle expérience, Bibliothèque sans frontières, qui permet de mettre à disposition des outils informatiques et numériques, des populations qui sont souvent les plus fragiles, les plus loin de la culture. Au départ c’était pour des pays amis, la Colombie qui sortait d’une période de conflit. Nous l’avons adapté pour les réfugiés en Jordanie et puis aussi pour nos quartiers, pour nos villages, où il n’y avait pas nécessairement ces moyens-là.
Une initiative qui au début avait une vocation internationale est devenue une initiative à vocation sociale en France. Donc on peut ainsi grâce à ce que nous avons-nous-mêmes développé répondre à des besoins qui au départ n’étaient même pas identifiés comme ceux qui étaient les plus prioritaires.