Vidéo - Francophonie : "Une langue qui n’évolue pas, meurt"

Selima Battikh, 23 ans, nourrit une passion pour la littérature en langue arabe et française. C'est à Paris qu'elle a décidé de venir poursuivre ses études et parfaire la maîtrise de la langue et, pourquoi pas, un jour monter sur les planches. Son rêve. Troisième volet de notre série de portraits de jeunes francophones en vue de la Conférence internationale pour la langue française et le plurilinguisme organisée à Paris les 14 et 15 février.

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Selima Battikh
Selima Battikh étudie les lettres en France. Un pays dont elle aime la langue et la littérature tout particulièrement. 
©L. BARON / TV5MONDE
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"Pour moi le français, c’est élégant. " Son amour des mots, sa passion pour la littérature classique ont poussé Selima Battikh à l'apprendre. "C'est une culture et une langue qui me touchent beaucoup", nous confie-t-elle. 

 "Ma langue maternelle, c'est l'arabe. Mais j’ai toujours appris le français. C’est venu petit à petit. En étudiant des romans et en lisant des poèmes en français, j’ai fini par choisir cette langue pour poursuivre mes études universitaires. "

Arrivée en France, il y a 4 ans après un bac français à Tunis, elle vient suivre à Paris une hypokhâgne mais arrête pour, finalement, poursuivre ses études universitaires de Lettres en Sorbonne.

Apprendre le français est aussi, pour Selima, synonyme d'autres opportunités professionnelles pour cette passionnée de théâtre et de cinéma. "J’apprends aussi le français pour avoir plus d’opportunités en France ou en Tunisie. J’adorerais pouvoir jouer dans des théâtres français. "

Elle a rejoint ses parents au coeur de la Cité internationale universitaire de Paris où son père dirige la Maison de la Tunisie

La Cité internationale universitaire, c'est quoi ? 

  • Au lendemain de la Première Guerre mondiale, André Honnorat, ministre de l’instruction publique, imagine une "cité" pour héberger les étudiants du monde entier à Paris. Un lieu qui doit participer à construire "un monde de paix" et "où la jeunesse apprendrait "à vivre ensemble".
  • Chaque "maison" illustre souvent l'architecture du pays qu'elle représente.
  • Aujourd'hui, la cité internationale univeritaire compte 12 000 étudiants, chercheurs "et artistes de 140 nationalités différentes.

Au quotidien, au coeur de la Cité internationale universitaire, elle vit aussi ce qui est, pour elle, une certaine forme de francophonie c'est-à-dire "pouvoir communiquer avec plus de monde. Apprendre le français, c'est s'ouvrir aux autres. C’est plus culturel qu’institutionnel.
 

Une langue qui n’évolue pas, meurt. (...) Je crois que c’est en acceptant les différentes manifestations linguistiques françaises que l’on va réussir à intéresser les jeunes à la francophonie qui doit inclure tout le monde.

Selima Battikh 

Selima aimerait voir une francophonie plus ouverte aux évolutions linguistiques. "Pour que la francophonie ait plus d’importance chez les jeunes, je crois que l’on devrait arrêter d'imposer autant de contraintes linguistiques. Je sais qu’il y a différentes manières de parler français en fonction de l’endroit où l’on est. Rien qu’à la Cité internationale universitaire, chacun a son français et c’est une richesse. Une langue qui n’évolue pas, qui ne se modifie pas, elle meurt. Je pense que c’est une richesse de parler le français de différentes manières. Je crois que c’est en acceptant les différentes manifestations linguistiques françaises que l’on va réussir à intéresser les jeunes à la francophonie qui doit inclure tout le monde.

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