Père de la révolution cubaine, Fidel Castro est mort à 90 ans. Pendant plus de cinq décennies, il a défié la puissance américaine tout en imposant un régime autoritaire. Il a également échappé à à plus de 600 tentatives d'assassinat. Ses funérailles auront lieu le 4 décembre 2016 à Santiago de Cuba. Les autorités cubaines ont décrété neuf jours de deuil national.
Il a tenu son île d'une main de fer pendant plus d'un demi-siècle avant de céder le pouvoir à son frère Raúl. Et c'est son frère qui a annoncé le décès de Fidel Castro en lisant une déclaration sur l'antenne de la télévision nationale.
Ce 25 novembre du 2016, à 22h29, le commandant en chef de la révolution cubaine est décédé
(En VO)L'ex-président cubain avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015. Ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Mais depuis un an et demi, il avait recommencé à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers.
Célèbre pour ses coups d'éclat et ses discours interminables, mais aussi pour son uniforme vert olive, Fidel Castro était un symbole de la lutte contre "l'impérialisme américain".
Le tournant communiste
Fidel Castro avait surpris jusqu'à ses propres partisans en se tournant vers Moscou peu après la conquête du pouvoir de 1959. Il a défié 11 présidents américains et survécu à maints complots pour l'assassiner (638 selon le Livre Guinness des records) ainsi qu'une tentative ratée de débarquement d'exilés cubains soutenus par la CIA dans la baie des Cochons (sud) en avril 1961.
John F. Kennedy décrète peu après un embargo commercial et financier toujours en vigueur. Celui-ci pèse lourdement sur l'économie du pays malgré une série d'assouplissements consentis par l'administration de Barack Obama dans le cadre du dégel.
Relire notre article > Barack Obama à Cuba, pour quoi faire ? En octobre 1962, c'est la crise des missiles. Celle-ci a été provoquée par l'installation de fusées nucléaires soviétiques à Cuba. Washington décide un blocus naval de l'île et Moscou finit par retirer ses fusées contre la promesse américaine de ne pas envahir l'île.
Une usine à exilés
Faire face aux menaces extérieures et intérieures va de pair avec une vision répressive de la société qui ne s'est que très légèrement assouplie ces dernières années. En témoignent les constantes mobilisations des opposants de l'île,
illico réprimées.
En témoigne également le nombre impressionnant d'exilés cubains dans le monde. Venu en France avec sa famille, l'écrivain et journaliste cubain, Jacobo Machover, a jugé sur notre antenne que
la pluie d'hommages venue du monde entier "est indécente".
A Miami, dans les quartiers de Little Havana où vivent des milliers de Cubains qui ont fui le régime castriste, la mort de Castro a provoqué une explosion de joie.
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Le leader cubain s'est voulu le champion de l'exportation de la révolution marxiste en Amérique latine et en Afrique. C'est que cette révolution suscite une certaine fascination qui s'appuie sur l'éradication supposée de l'analphabétisme et la mise en place d'un système de santé efficace et accessible à tous.
La chute de l'URSS en 1991, principal bailleur de fonds de l'île, porte un coup terrible à l'économie cubaine : la population souffre d'énormes pénuries et beaucoup prédisent la fin du régime.
Mais il n'en est rien. Le "Líder Máximo" trouve une nouvelle manne avec le tourisme et de nouveaux alliés avec la Chine et le Venezuela du président Hugo Chavez. Le "fils spirituel" de Fidel.
Un des derniers tweets d'Hugo Chavez était adressé à Fidel où le président du Venezuela était soigné du cancer qui l'a emporté. C'est aujourd'hui son frère, seul aux commandes, qui est en charge de l'héritage de cette figure mythique du XXème siècle.