C’est le spécialiste mondial des bulles financières. Professeur à l’Université de Yale, Robert Shiller a été primé par la Deutsche Bank et couronné du Nobel d’économie en 2013 pour ses travaux sur les marchés financiers. Son dernier livre, coécrit avec un autre prix Nobel : « Marchés de dupes, l’économie du mensonge et de la manipulation ».
"Son dada, ce sont les bulles. Dès 2000, ce néo-keynésien annonçait la fragilité de la croissance démesurée des marchés financiers dans son livre "L’exubérance irrationnelle". Un ouvrage d’économie comportementale, qui se plaît à ajouter un brin de psychologie, un zeste de sociologie à la rigueur des mathématiques pour mieux saisir les errements de l’homo economicus", nous indiquait en 2003 le site de Challenge.
Robert Shiller, 70 ans, licencié en lettres de l’université de Michigan, docteur de l’Institut des technologies de Massachussets (MIT) en 1972, est professeur d’économie à Yale depuis 1982. Il est l'invité du Grand Angle dans le 64' pour nous parler de son dernier ouvrage coécrit avec un autre Nobel, George Akerlof.
Manipulation et mensonges
"Pour qu'une économie soit compétitive, il faut qu'il y ait de la concurrence et de la pression. Cette pression est une bonne chose, mais l'aspect négatif on ne peut pas être constamment être éthique et il faut tricher pour être au top."
L'économie dominée par l'irrationnel ?
"Beaucoup de psychologues diront que la faiblesse humaine et les erreurs nous guident et nous mènent à de mauvaises décisions, seulement elles sont créees par le système lui-même! C'est ça qui fait la différence entre la psychologie et l'économie".
Economie expérimentale et économie dominante
"Je vais vous dire tout de même que je ne suis pas certain que l'économie dominante soit réellement celle qui domine de nos jours! Mais au cours des derniers siècles, les économistes se sont amusés à créer des modèles économiques basés sur le premier grand principe, qui est que les gens prennent des décisions rationnelles, ils prennent des décisions en fonction des informations, de manière optimale, et tous dans une démarche égoïste et tout le monde s'y retrouve. Mais ça commence à changer, on se rend compte que les gens ne sont pas si rationnels, qu'ils ne disposent pas de toute l'information, et qu'ils ne sont pas entièrement égoïstes non plus! Ce qui n'est pas une mauvaise chose d'ailleurs! "