La tension demeure au Venezuela après l'élection de l'assemblée constituante qui a désinvesti la procureure générale de la République, Luisa Ortega, opposante déclarée au président Maduro. Celui-ci est apparu à la télévision dimanche, assurant avoir fait échec à une attaque terroriste contre l'armée dans le nord du pays, à Valencia.
Une vingtaine d'hommes impliqués dans l'attaque qui a eu lieu dans une base militaire à 180 kms de la capitale, Caracas, selon les autorités. Deux de ces hommes ont été tués, 8 capturés, selon un bilan officiel. Trois heures de combat, ajoutent les autorités et une dizaine de personnes en fuite toujours recherchées.
Mais qui sont ces militaires anti-Maduro ?
Le capitaine Caguaripano : une "rebellion légitime"
Dans une video qui circule sur les réseaux sociaux, les Vénézuéliens ont découvert un homme se présentant sous le nom de capitaine Juan Caguaripano, flanqué de quinze personnes en tenue de camouflage.
Il met en avant "une rébellion légitime" contre "la tyrannie assassine de Nicolas Maduro". "Nous exigeons", ajoute le capitaine, "la formation immédiate d'un gouvernement de transition et des élections générales libres".
Ceci n'est pas un coup d'Etat, ceci est une action civique et militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel. Le "capitaine Caguaripano", porte-parole de l'attaque de Valencia
Mais alors que les critiques abondent d'"une dictature qui ne dupe personne" - selon les termes d'une universitaire française - le régime a condamné "un spectacle de propagande" et "un acte désespéré" de la part de "mercenaires" de l'extrême-droite vénézuélienne "financés par les Etats-Unis".
Rien ni personne ne fera dévier le pays, martèle Maduro, après 4 mois de soulèvement populaire face à la crise politique et économique, et une repression qui a fait plus d'une centaine de morts et 4500 arrestations, selon l'ONG Foro Penal. Un millier de personnes demeurent en détention.
Je veux maintenant féliciter les forces armées nationales bolivariennes pour leur réaction immédiate face à l'attaque terroriste. Il y a une semaine, nous avons remporté le vote et aujourd'hui, nous avons du battre les terroristes avec des balles. Nicolas Maduro, président du Venezuela
En installant une Constituante, dotée de tous les pouvoirs, le président Maduro, successeur de Hugo Chavez, a voulu se donner les moyens d'agir à sa guise et de faire taire l'opposition, pourtant majoritaire au Parlement. Or, la situation est tout sauf stabilisée.
L'armée, principal pilier du pouvoir chaviste, est pour l'instant restée distante face aux appels de l'opposition à la rejoindre.
La société britannique chargée d'organiser le scrutin référendaire a de son côté mis en doute la participation de 41%, affirmant que les chiffres avaient été gonflés d'au moins 1 million de voix.