TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
2 min 33 s
Partager

RD Congo : Joseph Kabila perd son immunité

L'ancien président de la RDC, Joseph Kabila s'exprime sur sa chaine YouTube ce 23 mai. Il vient de voir son immunité levée par le Sénat. Il pourrait donc être poursuivi en justice.

La République Démocratique du Congo (RDC) est actuellement le théâtre d'un événement politique majeur : la levée de l'immunité de l'ancien président Joseph Kabila. Cette décision, prise par le Sénat, marque un tournant significatif dans la politique congolaise et soulève des questions sur l'état de droit et l'indépendance judiciaire dans le pays.

Un vote sans suspense

Avant même que le Sénat ne se prononce, le sort de Joseph Kabila semblait déjà scellé. La commission spéciale chargée d'examiner son cas avait voté à l'unanimité pour la levée de son immunité. Ce vote a été suivi par une large majorité de sénateurs, 88 sur 96, qui ont autorisé les poursuites contre Kabila, ancien président et sénateur à vie.

Joseph Kabila est accusé par le président actuel, Félix Tshisekedi, de complicité avec le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. Les accusations ne concernent pas ses fonctions passées de chef de l'État, mais son statut actuel de sénateur à vie. Cette distinction est cruciale pour les parlementaires, en particulier ceux du camp présidentiel, qui insistent sur la nécessité de faire respecter l'état de droit et de ne pas laisser le pays devenir un sanctuaire d'impunité.

Débats sur la démocratie et l'indépendance judiciaire

Invité à une réunion de travail par la commission, Joseph Kabila ne s'est pas présenté. Selon son entourage, il aurait quitté le pays fin 2023, et aucune apparition publique n'a confirmé son retour. Cette absence a été suivie de perquisitions dans ses propriétés et de la suspension de son parti, le PPRD. Malgré ces actions, Kabila conserve un réseau d'influence à Kinshasa, et ses partisans estiment que son immunité devrait être évaluée en fonction de son statut d'ancien président, et non de sénateur à vie.

La décision de lever l'immunité de Kabila a suscité des critiques, notamment de la part de ses soutiens, qui y voient une manœuvre politique orchestrée par le pouvoir exécutif. Dans un pays où le président Tshisekedi détient une majorité parlementaire, l'indépendance du pouvoir judiciaire est souvent remise en question. Des spécialistes en droit soulignent qu'une telle décision aurait dû nécessiter un vote non seulement au Sénat, mais aussi au Parlement, avec une majorité des deux tiers.