Fil d'Ariane
La Cour suprême américaine, plus haute juridiction du pays, autorise la révocation du statut légal de 500 000 migrants. Notre correspondante Elisabeth Guedel est en direct de New-York.
La Cour suprême des États-Unis a accordé, vendredi 30 mai 2025, un succès au président Donald Trump dans sa politique d'expulsions massives en l'autorisant provisoirement à révoquer le statut légal de plus de 530 000 immigrés vénézuéliens, cubains, nicaraguayens et haïtiens.
En mars, la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem a mis fin à un programme spécial institué sous le prédécesseur démocrate de Donald Trump, Joe Biden. Ce programme autorisait les ressortissants de ces quatre nationalités à résider aux États-Unis pour deux ans en raison de la situation des droits humains dans leurs pays respectifs.
Mais une juge fédérale de Boston, dans le nord-est du pays, avait suspendu le 14 avril cette décision. La Cour suprême à majorité conservatrice, saisie en urgence par l'administration Trump, lève vendredi cette suspension le temps qu'une cour d'appel se prononce sur le fond.
La Cour ne motive pas cet arrêt mais une des trois juges progressistes - sur neuf juges au total - Ketanji Brown Jackson, exprime son profond désaccord, reprochant à ses collègues de la majorité d'avoir "loupé leur analyse" de l'opportunité de suspendre la décision des juridictions inférieures.
(Re)lire États-Unis : la Cour suprême suspend les expulsions de migrants vénézuéliens
Elle leur reproche de "sous-estimer les conséquences dévastatrices d'autoriser le gouvernement à bouleverser radicalement la vie et les moyens de subsistance de près d'un demi-million d'étrangers pendant que leurs recours légaux sont en cours", dans un avis écrit auquel se joint une autre juge progressiste, Sonia Sotomayor.
Le statut accordé par l'administration Biden aux immigrés vénézuéliens, cubains, nicaraguayens et haïtiens a permis à quelque 532 000 d'entre eux de s'installer aux Etats-Unis.