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"Un pas en avant historique" : les réactions après la signature d'un accord de paix entre la RD Congo et le Rwanda

La République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé vendredi 27 juin un accord de paix visant à mettre fin au conflit dans l'est de la RD Congo. Donald Trump a salué "un nouveau chapitre d'espoir", le président français Emmanuel Macron s'est réjoui de ce "pas en avant historique", tandis que le secrétaire général de l'ONU appelle les parties à "respecter pleinement les engagements pris".

Une poignée de main qui entrera dans l'Histoire : sous les auspices des États-Unis, Kinshasa et Kigali ont signé ce vendredi 27 juin à Washington un accord de paix. Ce dernier vise à mettre fin au conflit dans l'est de la République démocratique du Congo, qui a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.

RDC

La RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix à Washington, ce vendredi 27 juin 2025.

AP Photo / Mark Schiefelbein

"En signant cet accord, nous réaffirmons une vérité simple. La paix est un choix, mais aussi une responsabilité qui consiste à respecter le droit international, à défendre les droits de l'homme et à protéger la souveraineté des États", a déclaré Therese Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RD Congo. Elle a insisté sur l'espoir de paix des victimes : "Ceux qui ont le plus souffert nous observent. Ils attendent que cet accord soit respecté et nous ne pouvons pas les décevoir".

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Le texte s'est inspiré d'une déclaration de principes approuvée en avril entre les deux pays. Il prévoit l'arrêt des hostilités qui ravagent la région depuis plus de 30 ans ainsi qu'un désengagement des forces armées de l'est de la République démocratique du Congo. La protection des civils dans les zones touchées par les affrontements et le retour des personnes déplacées sous l'autorité de Kinshasa figurent aussi dans le document. 

"Un pas en avant historique après des décennies de souffrance"

"C'est un jour merveilleux" pour Donald Trump qui s'est immédiatement félicité pour la signature de cet accord. "Aujourd'hui, la violence et la destruction prennent fin et toute la région entame un nouveau chapitre d'espoir et d'opportunités, d'harmonie, de prospérité et de paix", a fièrement déclaré le président américain à la Maison Blanche aux côtés des ministres des Affaires étrangères des deux pays.

"C'est un moment important après 30 ans de guerre", a ajouté Marco Rubio, en précisant qu'il y avait encore "beaucoup à faire".

"La première chose à faire est de commencer à mettre en œuvre le concept d'opérations pour la neutralisation des FDLR, qui s'accompagnera d'une levée des mesures défensives du Rwanda", a déclaré le ministre rwandais des Affaires étrangères, lors de la cérémonie. L'accord est "fondé sur l'engagement pris ici de mettre fin de manière irréversible et vérifiable au soutien de l'État (congolais) aux FDLR et aux milices associées", a-t-il ajouté, en référence au groupe armé des Forces démocratiques de libération du Rwanda.

rdc

Le président Donald Trump présente le document signé à la ministre des Affaires étrangères du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, sous le regard du ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, du vice-président JD Vance et du secrétaire d'État Marco Rubio, le vendredi 27 juin 2025, dans le bureau ovale de la Maison-Blanche à Washington. 

© AP Photo/Manuel Balce Ceneta

 

L'Union africaine (UA) a réagi le lendemain en saluant "une étape importante". Le président de la Commission de l'UA Mahamoud Ali Youssouf a mis l'accent sur "tous les efforts visant à faire progresser la paix, la stabilité et la réconciliation dans la région." Il a par ailleurs souligné "le rôle constructif et de soutien joué par les États-Unis et le Qatar pour faciliter le dialogue". 

Un avis partagé par le secrétaire général de l'Onu : "Cet accord constitue une étape importante vers la désescalade, la paix et la stabilité dans l'est de la République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs", a réagi Antonio Guterres dans un communiqué. Il a appelé les parties à "respecter pleinement les engagements qu'elles ont pris".

Enfin, le président français s'est réjoui de ce "pas en avant historique" : "l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda, avec le soutien des États-Unis, est un pas en avant historique après des décennies de souffrance. (...) Aux Congolais et aux Rwandais, la France adresse un message d'espoir. La paix doit tenir", a écrit Emmanuel Macron sur le réseau social X.

"Nous demandons seulement la paix" 

En marge de cette signature, Washington a également négocié des droits miniers pour l'exploitation de plusieurs minerais rares présents dans la région, comme le cobalt, l'or, le coltan ou le lithium. La signature de cet accord est accueillie avec espoir et prudence, aussi bien côté congolais que rwandais.

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"Nous demandons seulement la paix, et pouvoir mener nos activités en paix. Ce qui compte le plus, estime un habitant de Bukavu, c'est la paix. Cette fois, ils ont intérêt à respecter leurs accords, car ils les signent aux États-Unis, mais ici, ils ont peut-être d'autres intentions cachées."

(Re)voir Paix entre Kinshasa et Kigali : quel avenir pour les minerais congolais ?

Un texte qui suscite aussi les attentes du côté rwandais : "La signature de ces accords présente en effet des avantages, tant sur le plan commercial que sur celui des relations transfrontalières. Par exemple, de nombreux Rwandais travaillaient auparavant au Congo, mais en raison de l'insécurité actuelle, ils ne s'y rendent plus", estime un ressortissant rwandais. 

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L'accord survient après plusieurs semaines de progression spectaculaire dans l'est de la République démocratique du Congo du M23, soutenu militairement par le Rwanda selon les experts de l'ONU et les États-Unis. Le groupe armé s'est emparé des grandes villes de Goma, en janvier, et Bukavu, en février.