Ambassadeurs
Avec leurs comptes Twitter, les astronautes se transforment en ambassadeurs des agences spatiales internationales comme la NASA américaine et l’ESA européenne : « Ce n’est pas un plan de communication des agences au départ mais ça l’est devenu après la constatation que les comptes Twitter des astronautes avaient un succès fou dès qu’ils étaient en orbite », souligne Jean-François Clervoy. Les agences spatiales encouragent les productions de ces vidéos. Une démarche qui peut aussi desservir leurs missions.
Au lieu de nous faire part de leurs découvertes biologiques ou physiques, ils nous montrent comment on mange, boit et dort en orbite. Des informations bien prosaïques pour des missions scientifiques d’une telle ampleur : « Les astronautes ne gaspillent pas leur temps mais c’est de la poudre aux yeux, de la communication, de la propagande au lieu de s’attaquer à de véritables enjeux, aller exploiter les ressources lunaires et aller explorer Mars. Ça ce sont de véritables enjeux qui sont à notre portée et qui nous feront rêver », considère l’astronaute
Patrick Baudry, astronaute français du CNES. « Mais franchement tourner autour de la Terre, en 2013, je trouve ça grotesque. »
Il déplore le manque d’intérêt de ces missions dans la Station Spatiale Internationale : « Elles ne servent à rien eut égard aux budgets qui lui sont consacrés - grosso modo, pour celui qui va rester un ou deux mois, cela va coûter entre 100 et 300 millions de dollars minimum par astronaute. Ça fait au moins 20 ans que l’on devrait être sur la lune à y travailler réellement, sérieusement. Pratiquement à la fin des années 80 on avait fait tout ce qu’il y avait d’important et d’utile en orbite autour de la terre. Depuis les années 90, j’estime qu’on perd son temps et surtout que l’on gaspille l’argent du contribuable. »