Vladimir Poutine : « Je vous parais fou ? »

Dans un entretien accordé à Darius Rochebin de la Radio Télévision Suisse diffusé ce lundi 27 juillet, le dirigeant russe aborde, sourire en coin, la course à l’armement, l’influence américaine sur l’Europe et les affaires de la Fifa.
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Interrogé sur les programmes militaires de Moscou, Vladimir Poutine accuse sans détour Washington : « Cette relance de la course aux armements date de la sortie unilatérale des Etats-Unis du traité anti-missiles balistiques. Ce traité était la pierre angulaire de tout le système de sécurité international ».

Lorsque Darius Rochebin lui demande si une nouvelle guerre est possible en Europe, il espère que non. « Mais on aimerait voir l'Europe manifester davantage son indépendance et sa souveraineté ». Le président russe ne manque pas d’envoyer une pique particulière à la France et sa position actuelle en lien avec l’Otan : « Si, pour discuter des affaires intérieures avec nos partenaires européens, nous devons aller à Washington, c’est un peu curieux ».

Vladimir Poutine s’exprime également sur les mouvements nationalistes ou de droite où il trouve des sympathies en Europe, notamment Marine Le Pen en France ou l'UDC en Suisse. « Je pense que ce n’est pas tant moi qu'ils soutiennent. Mais il y a une véritable prise de conscience dans ces mouvements de leurs intérêts nationaux, tels qu'ils les voient. Dans le monde et dans les pays européens, on observe des changements tectoniques dans l'opinion publique. Et cela dans le sens d’une défense accrue des intérêts nationaux. »

La compétition avec les Etats-Unis se livre aussi sur le terrain du football selon le président russe qui doute de la bonne foi américaine dans la lutte contre la corruption. A propos de la Fifa et des eaux troubles dans lesquelles Sepp Blatter, son ami, baigne, il va même jusqu’à affirmer « Je pense que les gens comme M. Blatter, ou les grands dirigeants de fédérations sportives internationales ou de comités olympiques, méritent une reconnaissance particulière. Si des gens méritent le prix Nobel, ce sont ces gens là ».