Les climato-sceptiques en ont fait leur cible numéro 1 : le Giec, ce groupe d'experts sur le climat. Leurs différents rapports montrent régulièrement la catastrophe climatique qui s'annonce. Mais comment sont-ils rédigés ? Les rapports du Giec sont-ils vraiment fiables ?
La publication a été reprise et partagée sur les réseaux sociaux : le dernier rapport rapport du Giec sur le dérèglement climatique serait "truffé d'erreurs", comme l'affirme le site "Dreuz.info" qui se présente lui-même comme pro-américain, pro-chrétien et conservateur.
Le dernier rapport du Giec contient-il des erreurs ?
Oui, le dernier rapport publié début octobre contient des anomalies et des données imprécises. Par exemple, une température moyenne de zéro degrés Celcius a été mesurée pendant un mois dans une île des Caraïbes. Impropable. D'autres erreurs du même type sont relevées dans le rapport.
Sauf que ces erreurs, ce sont les scientifiques auteurs du rapport qui les révèlent eux-mêmes. Ils expliquent que ce texte fort de 1231 pages s'appuie sur plusieurs milliers de sources de données différentes (quatre sources différentes rien que pour les températures de la planète, par exemple).
Les anomalies de certaines sources sont compensées par d'autres et, selon les auteurs, ne faussent absolument pas les résultats. Les prévisions du Giec se placent toujours à une échelle planétaire et sur de très longues périodes.
Comment sont constitués les rapports du Giec ?
Le processus pour la rédaction des rapports du Giec est long et complexe. Le groupe d'experts est basé en Suisse, à Genève. Il est ouvert à tous les pays membres de l'ONU.
Son rôle : rassembler et évaluer les publications scientifiques du monde entier sur le dérèglement du climat. Sa grande force : réunir des auteurs choisis par les 195 pays membres et réussir à les mettre d'accord sur un rapport final.
Un premier projet de rapport écrit par des scientifiques est d'abord examiné par d'autres spécialistes, qui émettent des réserves et des observations. Ces spécialistes ne sont pas forcément choisis par le Giec, ils peuvent se faire connaître d'eux mêmes.
Un second projet est à nouveau vérifié par d'autres spécialistes et par les gouvernements. Les auteurs établissent alors une version définitive validée par les centaines de scientifiques impliqués, et donc, qui fait l'objet d'un vaste consensus. Le processus s'étale sur deux ans.
Au total, 2500 des plus éminents scientifiques ont travaillé sur les rapports du groupe d'experts depuis sa création.