Fil d'Ariane
Matt Gaetz y assure que les migrants sont payés pour rejoindre le mouvement. Et sur Fox News, le 25 octobre 2018, on insinue même que c'est George Soros, le milliardaire américain, juif, qui finance cette « invasion de migrants » pour reprendre leurs termes. Nous avons posé la question à la principale ONG qui accompagne les migrants, qui se trouvent actuellement au Mexique.
C'est un mensonge grotesque de dire que la caravane est financée par les démocrates, les républicains ou George Soros.
Rodrigo Abeja, membre de l'ONG "Peuples Sans Frontières"
L'ONG "Peuples Sans Frontières" (Pueblos Sin Fronteras) collecte des fonds, sur Internet, via un système de financement participatif.
Les migrants sont donc aidés par cette ONG, des bénévoles, mais aussi par les habitants des régions qui leur donnent de la nourriture et des médicaments.
Pour l'entourage de Donald Trump, pas de doute : ce groupe est infiltré par Daech. Une assertion que ne dément pas le président américain :
Vous allez trouver des gangs du Honduras, vous allez trouver le Moyen-Orient, vous allez trouver de tout dans cette caravane !
Donald Trump, président des États-Unis
Ces accusations sont démenties par Amnesty International, qui s'est rendu sur place.
Nous n'avons pas vu de personnes du Moyen-Orient à la frontière. Nous avons vu des familles avec des jeunes enfants et des mamans qui allaitaient.
Adeline Neau, chercheuse à Amnesty International
La plupart des migrants fuient le Honduras, où sept habitants sur dix vivent dans la pauvreté.
Cette caravane de migrants a déclenché une polémique aux États-Unis. Ce thème polarise désormais tout le débat de la campagne des élections de mi-mandat. Une aubaine pour les Républicains, et Donald Trump ? C'est en tout cas l'analyse du président de la revue américaine, le Harper's magazine :
Cela aide les Républicains, beaucoup plus que les démocrates, de voir une foule qui avance vers la frontière. C'est le cauchemar dont Trump parle sans arrêt !
John R. MacArthur, président du Harper's magazine
Ces migrants sont donc doublement instrumentalisés, d'une part par l'opposition politique hondurienne, et d'autre part par les Républicains aux États-Unis. Donald Trump souhaite laisser ces migrants laisser à la frontière, dans des tentes, sous la surveillance d'au moins 5 000 militaires. Une annonce pour séduire ses électeurs avant les élections du 6 novembre 2018.