Vu de New York, depuis la planète républicaine, pas plus de Hope que de Change
Matt Sanchez est un journaliste doublement engagé : ancien marine, proche du parti républicain, il travaille pour la très conservatrice fox news, et il fut "embedded" à plusieurs reprises au sein de l'armée américaine, pour y couvrir les conflits d'Irak et d'Afghanistan. C'est dire qu'au delà de la belle image, il n'attendait rien de Barack Obama en 2008, et qu'il n'en attend pas plus en 2012.
Quelques jours avant la présidentielle, il est difficile de trouver quelqu'un qui se gargarise des résultats du mandat de président de Barack Obama. Le prix de l'essence a doublé depuis 2008, les tensions raciales sont vives comme jamais, et personne ne veut examiner les violents événements du dernier 11 septembre de trop près (les tensions autour du film anti musulman diffusé ce jour-là sur Internet, depuis les Etats-Unis, ndlr). Les supporteurs du président se limitent à critiquer les défauts du candidat républicain, Mitt Romney plutôt que de vanter les mérites du président actuel. Certains oseront parler d'une floue désillusion, d'autres tiennent catégoriquement à blâmer les adversaires, et encore pour certains toute forme de critique peut soulever des soupçons peu agréables - au pays où le droit à s'exprimer fait partie de la culture générale, trop d'américains choisissent la prudence et se taisent.
La pluie et le beau temps Si près des élections, l'amertume est aussi commune que le mécontentement. Malgré les quelques jours qui restent, les Américains disent souvent "en avoir marre", ou être fatigués. Parmi les quelques 310, 000,000 d'Américains, répartis sur tout le territoire à travers 6 fuseaux horaires, les opinions sur le président sont aussi variés que la demi-douzaine de prévisions météorologiques - l'accord sera toujours impossible, sauf sur certains détails - le jeune candidat qui avait ébranlé l'imagination de cette nation, il y a quatre ans, ne ressemble en rien à l'homme qui demande une nouvelle fois la même confiance aujourd'hui.
Sam Wolfson un petit commerçant qui s'est fait traiter de raciste, après avoir critiqué la politique de président Obama
Personne ne fait allusion aux slogans qui ont fait le tour du monde. "Hope and Change" (Espoir et changement) et "Yes, we can" (Oui nous le pouvons) ne sont que des concepts, des articles de luxe, que l'Américain ne peut se permettre. Avec Forward, "en avant" (le slogan de cette campagne), le président Obama continue à demander que ses partisans le suivent afin qu'il puisse finir le boulot qu'il a commencé. Pourtant, quatre ans après le vote historique qui avait porté le premier homme de race noir à la Maison Blanche, les Américains se réveillent en manque d'espoir et en quête de changement.