Vu du Chili : Yes we can, but we can quoi exactement ? 

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Vu du Chili : Yes we can, but we can quoi exactement  ? 
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L'écrivain Mauricio Tolosa vit à Santiago du Chili, capitale d'un pays meurtri par les Etats-Unis aux temps peu glorieux de la guerre froide. Ce fut l'autre 11 septembre, celui de 1973, jour où un coup d'Etat renversa le président de gauche Salvadore Allende et instaura une dictature pour deux décennies. C'est dire que le regard porté depuis ce pays de l'Amérique du Sud n'est pas toujours très tendre pour les gringos d'Amérique du Nord.
Vu du Chili : Yes we can, but we can quoi exactement  ? 
En 2009, Obama arriva à la présidence des Etats-Unis, ayant ouvert un espace mental et politique dans un grand nombre de marginaux de la politique traditionnelle, qui croyaient de moins en moins au système. « Yes we can ! » L’enthousiasme pour son mouvement dépassa les frontières des Etats-Unis. Rappeurs, artistes, afro-américains, jeunes, latinos, écologistes, intellectuels, ouvriers et pacifistes du monde accompagnèrent l’arrivée du premier président afro-américain au pouvoir de la grande puissance impériale. Mais soutenir le narratif enthousiasme du changement tout en étant président, ce n’est pas facile. Après quatre ans au pouvoir, beaucoup se demandent: « Yes we can what ? » C’est une des principales questions à laquelle devront répondre, au regard de leurs attentes, les votants de l’élection présidentielle du 6 novembre 2012. La réduction démocratique au choix du moins pire Durant ces quatre dernières années, les mouvements de citoyens, plus ou moins radicaux, aux Etats-Unis et partout dans le monde ont retrouvé une nouvelle vitalité. Il y a le Printemps arabe, les indignés de l’Espagne, l’Occupy movement aux Etats-Unis, les étudiants au Chili, parmi plusieurs groupes qui ont construit leur propres réseaux, leurs critiques, leurs oppositions, leurs langages. Ces mouvements rebelles distinguent de moins en moins entre  les subtilités de « droite ou de gauche », entre « démocrates et républicains » qui forment le système.  Dans des systèmes politiques et électoraux qui tendent à une institutionnalisation en deux grands blocs, où le pourcentage qui décide des élections est de 2% ou 3%, on peut penser que le bloc progressiste sera le plus défavorisé électoralement avec l’émergence de l’expression des mouvements citoyens, surtout s’il est au pouvoir. Les mouvements citoyens et rebelles, quand ils votent, devraient voter à gauche. Et probablement, ils seraient plus enclins à le faire contre un gouvernement de droite au pouvoir, que pour un gouvernement de gauche au pouvoir. Peut être cela explique pourquoi aujourd’hui, plus que jouer sur sa propre puissance et ses espoirs, le président/candidat Obama mise sur les horreurs qui suivraient une possible victoire des conservateurs de Romney.