Yémen : au moins 23 morts à Aden dans une opération revendiquée par l'EI

Des forces de sécurité yéménites ont affirmé avoir mis fin lundi matin à une attaque à Aden revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), suivie par une prise d'otages, au prix de combats ayant fait 23 morts dans leurs rangs.
 
Image
Yemen attaque Aden 15 morts
Deux attentats suicide à Aden au sud du Yémen (afp.com - Valentina BRESCHI)
Partager 3 minutes de lecture

Des forces de sécurité yéménites ont affirmé avoir mis fin lundi matin à une attaque à Aden revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), suivie par une prise d'otages, au prix de combats ayant fait 23 morts dans leurs rangs.

Le QG de la brigade criminelle d'Aden, grande ville du sud du Yémen, avait été pris d'assaut dimanche par des jihadistes qui ont réussi à entrer dans le bâtiment, à y mettre le feu et à prendre un nombre indéterminé d'otages, dont deux policières qui ont été exécutées par balle.

Au total, 23 membres des forces de l'ordre ont été tués dans l'opération, a indiqué lundi un responsable de la sécurité. 

Les forces de l'ordre ont tenté à trois reprises durant la nuit de reprendre le bâtiment et, à chaque fois, un kamikaze s'est fait exploser, les empêchant de progresser, a expliqué ce responsable.

Un quatrième kamikaze s'est fait exploser lundi matin, mais les forces de sécurité ont finalement mis fin à la prise d'otages, selon la même source.

Deux autres kamikazes s'étaient fait exploser au début de l'assaut pour permettre à leurs complices d'entrer dans le QG.

"Les forces de sécurité ont réussi à entrer dans le bâtiment et à le nettoyer des éléments du mal et du terrorisme", a affirmé dans un communiqué le ministère de l'Intérieur du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui a établi son siège à Aden depuis qu'il a été chassé de la capitale Sanaa fin 2014.

Dans un communiqué en ligne, l'EI a revendiqué dimanche l'attaque, la première du genre à Aden depuis près d'un an.

L'EI a fait son apparition dans le sud du Yémen après la reprise de la ville aux rebelles houthis par les forces progouvernementales à l'été 2015.

Aden et le sud du Yémen sont une zone d'implantation d'Al-Qaïda qui a profité de la guerre entre rebelles et gouvernement pour renforcer son influence dans cette région.

Depuis, les services de sécurité ont mené une lutte sans merci contre les jihadistes à Aden et le chef de la sécurité de la ville, le général Chalal Chaeh, a survécu à cinq attentats.

Ses services ont le soutien actif des Emirats arabes unis, l'un des piliers de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite qui intervient militairement au Yémen depuis 2015 en soutien au président Hadi et à son gouvernement.

Une force, formée et encadrée par les Emirats, a réussi ces derniers mois à chasser les combattants d'Al-Qaïda des principaux centres urbains des provinces de Chabwa et d'Abyane (sud).

Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit au Yémen a fait depuis mars 2015 plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils.